Transcription de la vidéo – Essai novateur sur une virothérapie contre le cancer
[ Retour aux Profils de recherche – Dr John Bell ]Vidéo du Dr John Bell, du Dr Jean-Simon Diallo et de la Dre Naomi De Silva
DR BELL : Actuellement, je travaille au Centre de cancérologie de l'hôpital d'Ottawa. Il s'agit d'un centre qui offre tous les services pour traiter le cancer, dont la chimiothérapie et la radiothérapie aux deux premiers étages.
Ici, au troisième étage, nous avons un laboratoire de recherche fondamentale et une unité de production pour fabriquer les traitements.
C'est donc un endroit merveilleux pour travailler, car je vois les patients aux étages inférieurs. Je peux accéder à des échantillons de ces patients. Je peux aussi parler à leur médecin et comprendre leurs problèmes. Nous pouvons vraiment nous assurer que nos recherches sont adaptées au traitement du cancer des patients.
DR DIALLO: La découverte qui a été récemment publiée dans Nature c'est que vraiment, pour la première fois, on a pu montrer qu'un virus qui cible spécifiquement les tumeurs peut être livré directement dans le sang et atteindre les tumeurs qu'on dit métastatique, donc qui ont quitté le site primaire. Et puis, ce virus-là peut aller se répliquer directement dans les tumeurs et puis avoir une activité anticancéreuse.
DR BELL : Cette découverte a donc démontré qu'il est possible de se servir d'un virus pour traiter les cancers, peu importe où ils sont dans l'organisme. Et maintenant, nous devons mener des essais cliniques plus vastes pour prouver que c'est efficace chez un grand nombre de patients.
Nous allons donc réaliser un essai clinique de phase 2, suivi d'un essai de phase 3 qui comparera notre virus à la norme actuelle de soins pour le traitement d'une sorte de cancer hépatique. Dans notre cas, nous allons étudier le cancer du foie en premier.
DRE DE SILVA : Il s'agit d'un modèle 3D de l'une des tumeurs d'un patient inscrit à l'essai clinique. Ce que nous avons fait, c'est que nous avons étudié l'infection virale. Et ainsi la tumeur du patient, cette partie de celle-ci a la forme d'un tube, et le vert, c'est là où il y a infection par le virus.
Donc, ce que vous pouvez voir, c'est qu'il y a vraiment infection par le virus le long de toute la tumeur ici, mais les zones autour de la tumeur, qui sont des cellules en santé normales, n'ont pas été infectées.
Voici une façon dont nous avons analysé les échantillons à partir de l'essai clinique : un des chirurgiens nous donne une tumeur comme celle-ci, provenant de la salle d'opération, et d'un patient qui a été traité au moyen du virus. Puis, nous insérons la tumeur dans une boîte en cire, comme ceci, et à partir de cette boîte nous pouvons faire des diapositives et étudier la tumeur au microscope.
DR BELL : Vous savez, ce qui est vraiment intéressant avec ce traitement au moyen du virus, c'est que nous avons constaté qu'il y pas très peu d'effets secondaires. Les patients ont eu une grippe de 24 heures et c'est à peu près tout.
Donc, nous souhaitons que ce virus se révèle efficace dans le traitement des patients atteints de cancer, qu'il produise de meilleurs résultats, que nous aurons plus de succès avec ce traitement, et probablement, surtout, que les effets secondaires soient minimes. Ainsi vraiment, les patients auront un meilleur traitement, plus efficace, moins toxique et, donc, une meilleure qualité de vie.
Les IRSC m'ont beaucoup soutenu durant toute ma carrière. Il n'y a pas de doute, sans l'appui des IRSC et de leur prédécesseur, je ne serais pas là aujourd'hui. Et bien sûr, les subventions de fonctionnement de base sont très importantes pour un scientifique comme moi.
Nous avons maintenant un virus qui, en clinique, est utilisé chez des gens, mais qui est le résultat de nombreuses années de recherche fondamentale soutenue par les Instituts de recherche en santé du Canada.
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