La vie avec un bébé
Un réseau de pairs fournit des conseils pratiques et du soutien émotionnel aux nouveaux parents
Venant d’une communauté rurale très soudée de sa Jamaïque natale, Claire Kerr-Zlobin a trouvé la transition à la vie de parent extrêmement différente de ce qu’elle avait imaginé. Dans ses souvenirs, les pratiques parentales de son enfance étaient largement basées sur les liens intergénérationnels au sein des familles.
Une approche communautaire à l’égard de l’éducation des enfants
Entourée d’une communauté de gens qui se connaissent et veillent les uns sur les autres, l’unité familiale jamaïcaine intègre ses différents membres à l’intérieur d’un réseau de soutien complexe. Grâce à ce réseau, il n’est pas rare que la famille entière – incluant les grands-parents, les tantes, les oncles, les cousins, les cousines – participe à l’éducation des enfants. Même les voisins se font un devoir de garder à l’œil les enfants de la communauté. Ainsi, les expériences sont partagées et les connaissances traditionnelles sont transmises d’une génération à l’autre.
Claire n’a pas tardé à découvrir que la vie dans une banlieue canadienne est bien différente, en raison notamment d’un isolement plus grand des familles nucléaires, des longs trajets en voiture pour le travail et de l’immensité des nouveaux lotissements où les voisins ne se connaissent pas.
Avec un mari au travail et sans réseau de soutien, elle s’est retrouvée en mauvaise posture. Lorsque confrontée à des problèmes d’allaitement maternel, Claire ignorait totalement vers qui se tourner. Bien qu’elle ait demandé l’aide de son médecin et d’une consultante en lactation, ces expériences ont aussi été difficiles.
« On ne se rend pas compte de la perte d’intimité que l’on devra subir lorsqu’on est aux prises avec des problèmes d’allaitement maternel », confie-t-elle.
« Les infirmières, les médecins et les consultantes en lactation sont essentiellement des étrangers. Ce ne sont pas des gens avec qui vous êtes immédiatement à l’aise. Il faut du temps pour développer un niveau d’aisance avec des étrangers lorsqu’on tente de donner le sein. »Le réseau crée des liens sociaux et développe la confiance des nouveaux parents
Lorsque Claire s’est mise à la recherche d’un groupe de soutien, elle a eu la surprise de n’en trouver aucun dans son secteur. Elle a donc décidé de créer le sien, et c’est ainsi que Life with a Baby a vu le jour. Ce groupe est inspiré du modèle d’éducation communautaire dans lequel Claire a grandi en Jamaïque.
À sa première année, le réseau a accueilli 175 mères et à sa deuxième, ce nombre a explosé à 1 000. Aujourd’hui, avec ses 75 000 membres, Life With A Baby est un modèle d’organisme communautaire à gouvernance bénévole que de nombreuses communautés de l’Ontario travaillent à mettre en œuvre.
« Notre mission consiste à renforcer les familles et les communautés en offrant un soutien continu aux nouveaux et aux futurs parents », explique Claire. « Nous essayons de les informer, de gérer leurs attentes et de leur fournir un forum ouvert pour discuter des défis liés à l’adaptation à la vie de parent. »
Le succès des efforts de Claire est facilité par la recherche sur les avantages du soutien par les pairs pour gérer les défis de santé et améliorer les résultats de santé.
« Nous disposons de preuves solides sur l’efficacité des modèles thérapeutiques qui intègrent les parents, les membres des familles et les pairs dans la communauté », souligne le Dr Shoo Lee, directeur scientifique de l’Institut du développement et de la santé des enfants et des adolescents des IRSC. « Je félicite Claire de ses efforts pour améliorer la vie des nouveaux parents. »Liens pertinents
- Life With A Baby (en anglais seulement)
- Institut du développement et de la santé des enfants et des adolescents des IRSC
- Date de modification :