Résumé de recherche du RIEM
Mise en évidence d’associations entre médicaments et pancréatite médicamenteuse : revue systématique d’études de cas

*Cette recherche a été financée par le Réseau sur l'innocuité et l'efficacité des médicaments et menées par les chercheurs suivants : Dianna Wolfe, Fatemeh Yazdi, Salmaan Kanji, Candyce Hamel, Danielle Rice, Becky Skidmore, David Moher et Brian Hutton. Les énoncés contenus dans ce document sont ceux des auteurs, qui sont des chercheurs indépendants.

Quelle est la question?

• La mise en évidence des corrélations potentielles entre médicaments et pancréatite aiguë (PA) au sein des publications pourrait augmenter la sensibilisation des chercheurs à ce possible incident thérapeutique au moment de réaliser une étude portant sur un médicament similaire. À ce jour, on ne recense aucune évaluation des associations de médicaments à la PA dans les publications.

Quel était le but de l’étude?

Les questions de recherche suivantes étaient à l’examen :

• Pour quels médicaments a-t-on noté une corrélation possible avec la pancréatite médicamenteuse (PM)?
• Quelle est la qualité des données disponibles pour établir des associations?

Les publications d’études de cas ont fait l’objet d’une revue systématique afin de révéler les médicaments potentiellement associés à la PA et les données corroborant de telles associations.

Comment l’étude a-t-elle été menée?

• Un protocole a été établi avant l’étude et déposé dans le registre PROSPERO. Nous avons consulté MEDLINE, Embase, la Bibliothèque Cochrane et d’autres sources afin de repérer des études faisant état d’un seul ou de plusieurs cas de PM. Seules les études de cas répondant à des critères diagnostiques de PA reconnus ont été incluses. Des méthodes reconnues de conception de revues systématiques ont été employées pour la sélection des études et l’extraction des données. Afin de qualifier l’intensité de l’association entre chaque médicament et la PA, nous avons établi un système de classification des médicaments (allant de « Ia » pour le niveau de preuve le plus élevé à « IV » pour le plus faible) basé sur le nombre de cas repérés avec ou sans reprise de l’administration du médicament, l’exclusion des principales causes non médicamenteuse de PA et la constance de la période de latence.

Qu’a révélé l’étude?

• Au total, 668 études de cas uniques de PM ont été recensées, pour 202 médicaments. L’exclusion des causes non médicamenteuses de PA était incomplète ou mal indiquée dans tous les cas, et aucune évaluation de la causalité n’avait été réalisée dans 80 % des cas.
• L’association entre la PA et 43 médicaments (21 %) a été classée « Ia » (niveau de preuve le plus élevé). Le lien de causalité de 22 de ces médicaments a été évalué dans 55 études de cas et a été jugé comme « probable » ou « certain » pour 18 médicaments de cette classe.
• Plus du quart des médicaments (n = 55; 27 %) ont fait l’objet d’études d’un cas unique sans exclusion d’autres causes, et leur association avec la PA a été classées « IV » (niveau de preuve le plus bas).
• Un grand nombre de médicaments ayant une association potentielle à la PA ont été mis ici en évidence. Cependant, plus du quart de ces associations potentielles étaient fondées sur des études de cas unique n’ayant pas exclu toutes les causes non médicamenteuses de PA.
• L’équipe de recherche peut fournir, sur demande, une liste des médicaments associés à la PA. Afin de permettre une évaluation concluante de chaque association, une revue systématique et une méta-analyse des données d’essais cliniques seraient requises pour chaque médicament.

Lien vers la publication : Hutton et al, 2018 (en anglais seulement).

Date de modification :

2019-08-06