Résumé de recherche du RIEM
Faible dose de fluconazole et issues de grossesse indésirables
*Cette recherche a été financée par le Réseau sur l'innocuité et l'efficacité des médicaments et menées par les chercheurs suivants : Anick Bérard, Odile Sheehy, Jinping Zhao, Michal Abrahamowicz, Mona Loutfy, Isabelle Boucoiran et Sasha Bernatsky. Les énoncés contenus dans ce document sont ceux des auteurs, qui sont des chercheurs indépendants.
Quelle est la question?
- Bien que les antifongiques azolés topiques constituent le traitement de première intention pour une infection fongique, la prise de fluconazole par voie orale est souvent employée durant la grossesse.
Résumé et messages clés
- Les auteurs ont réalisé une étude de cohorte fondée sur une population afin d’évaluer les risques d’avortement spontané, de malformation congénitale majeure (MCM) et de mortinaissance chez les femmes enceintes exposées à des doses faibles ou élevées de fluconazole.
- Nos résultats suggèrent que toute exposition maternelle au fluconazole durant la grossesse peut faire augmenter le risque d’avortement spontané et que l’exposition à des doses supérieures à 150 mg durant le premier trimestre peut accroître le risque de malformation septale.
Pour des renseignements supplémentaires, écrivez à anick.berard@umontreal.ca.
Quel était le but de l’étude?
- Évaluer l’effet d’une exposition à des doses faibles ou élevées de fluconazole durant la grossesse sur l’incidence d’avortements spontanés, de malformations congénitales majeures et de mortinaissances.
Comment l’étude a-t-elle été menée?
- À partir de données de la Cohorte des grossesses du Québec pour les années 1998 à 2015, nous avons inclus les femmes couvertes par le régime d’assurance-médicaments provincial ayant accouché d’un seul bébé né vivant. Nous avons comparé des femmes exposées à des doses faibles (≤ 150 mg) ou élevées (> 150 mg) de fluconazole à des femmes non exposées. Pour chaque cas d’avortement spontané ou de mortinaissance, jusqu’à cinq patientes témoins ont été sélectionnées au hasard selon une méthode d’échantillonnage basée sur la densité de l’incidence, puis appariées selon l’âge gestationnel au moment du diagnostic d’avortement spontané ou de mortinaissance (date au dossier) et l’année des dernières menstruations. Pour les cas de malformation congénitale majeure, tous les bébés nés vivants ont servi de témoins. Des modèles d’équation d’estimation généralisée ont servi aux analyses individuelles des trois résultats principaux.
Qu’a révélé l’étude?
- La prise de fluconazole par voie orale en début de grossesse est associée à un risque accru d’avortement spontané en comparaison avec l’absence d’exposition (rapport de cotes ajusté [RCA] : 2,23; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 1,96 à 2,54 pour les doses faibles; RCA : 3,20; IC à 95 % : 2,73 à 3,75 pour les doses élevées).
- L’exposition au fluconazole durant le premier trimestre n’a pas fait augmenter le risque total de malformations congénitales majeures; cependant, l’exposition à une dose élevée durant la même période a été associée à un risque accru de malformation septale (RCA : 1,81; IC à 95 % : 1,04 à 3,14).
- Aucune corrélation n’a été établie entre l’exposition au fluconazole durant la grossesse et le risque de mortinaissance.
Lien vers la publication : Berard et al, 2019 (en anglais seulement).
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