Prenez une grande respiration : mesures des IRSC pour lutter contre les menaces à la santé respiratoire
Message à l’occasion du Mois du poumon
L’air que l’on respire a des répercussions sur la santé et le bien-être de tous les habitants du pays. Bien que nous ayons contribué à l’informer des effets néfastes du tabagisme, des vapeurs de la cigarette électronique et de l’inhalation de cannabis, certains facteurs externes pèsent de plus en plus sur sa santé pulmonaire. Mentionnons par exemple les infections virales (comme la COVID-19, l’influenza et le virus respiratoire syncytial) et les feux de forêt.
La recherche est essentielle pour une santé pulmonaire optimale. C’est pourquoi, plus tôt dans l’année, les IRSC et leurs partenaires ont lancé le concours de subventions d’équipe en santé pulmonaire afin de soutenir la recherche sur les menaces actuelles et émergentes dans ce domaine. Cette nouvelle initiative vise à mettre en lumière les facteurs biologiques, sociaux, environnementaux et comportementaux qui agissent sur la santé pulmonaire dans le but de combler les lacunes existantes dans les connaissances sur les maladies respiratoires mortelles ou qui altèrent la qualité de vie.
L’Institut du cancer et l’Institut de la santé circulatoire et respiratoire dirigent ensemble l’initiative, de concert avec le Centre pour la recherche sur la préparation en cas de pandémie et d’urgence sanitaire des IRSC, l’Institut de la santé des femmes et des hommes, l’Institut de génétique et l’Institut des maladies infectieuses et immunitaires. Nous sommes également heureux de collaborer avec dix autres organismes partenaires afin d’améliorer la santé respiratoire de toute la population canadienne.
Les poumons sont des organes vitaux qui sont liés à tous les autres organes du corps par le système circulatoire; ils peuvent influer sur presque tous les aspects de la santé. En ce Mois du poumon, découvrez pourquoi les directrices et directeurs scientifiques des IRSC font de la santé respiratoire une priorité pour leurs instituts respectifs.
Novembre est non seulement le Mois du poumon, mais aussi le Mois de la sensibilisation au cancer du poumon, la première cause de décès liée au cancer au Canada. Selon vous, où mèneront les avancées les plus prometteuses en recherche sur le cancer du poumon dans les années à venir?
« Bien que le tabagisme ait été lié au cancer du poumon et à de nombreux autres cancers, le nombre de cancers chez les personnes n’ayant jamais fumé augmente. Nous avons besoin de mener des recherches sur le rôle des autres toxines pulmonaires dans l’étiologie du cancer du poumon et sur les interactions entre le génome de l’hôte et son environnement afin de mettre en place des mesures de prévention plus personnalisées et d’améliorer les résultats des traitements chez les personnes atteintes de ce cancer. »
Le tabagisme et la pollution de l’air sont des facteurs de risque de décès, d’hospitalisations et de visites à l’urgence évitables. Le vapotage et l’inhalation de vapeurs sont devenus une solution de rechange à la cigarette, mais les données probantes sur leurs effets néfastes sur la santé s’accumulent rapidement. Au cours des dernières années, le Canada et les États-Unis ont vu le nombre de jeunes qui vapotent monter en flèche et ont dû faire face à une épidémie de maladie pulmonaire associée au vapotage (MPAV). Selon vous, où doit-on concentrer nos efforts pour améliorer la santé pulmonaire de la population canadienne?
« Il est important de se rappeler que la seule substance sûre à inhaler est l’air, et que même celui-ci peut être contaminé de particules et de produits chimiques provenant de feux de forêt, de la pollution de l’air ou d’autres urgences environnementales. Nous devons urgemment soutenir la recherche sur l’incidence de ces problèmes interreliés qui influent sur notre santé et notre bien-être afin d’améliorer la santé pulmonaire de toute la population canadienne. »
Plusieurs inégalités en santé pulmonaire sont liées au sexe, au genre et à d’autres facteurs interreliés, comme le statut socioéconomique, le patrimoine ancestral et l’étape de la vie. Les femmes sont sous-représentées dans la recherche en santé et font l’objet de mauvais diagnostics en ce qui concerne les affections cardio-respiratoires, ce qui laisse entendre qu’il faut, de façon urgente, porter attention aux considérations liées au sexe et au genre. Quelles seraient, selon vous, les répercussions les plus importantes de la recherche sur le sexe et le genre sur la santé pulmonaire des femmes?
« Plusieurs des facteurs qui influent sur la santé pulmonaire des femmes de manière différente ou disproportionnée sont sous-étudiés, ce qui nuit à la prévention, au diagnostic et au succès des traitements. Par exemple, les femmes sont plus susceptibles de contracter une bronchopneumopathie chronique obstructive plus tôt dans la vie et de manière plus sérieuse que les hommes; or, elles reçoivent davantage de diagnostics erronés. En établissant une base de connaissances qui tient compte du sexe et du genre dans une perspective intersectionnelle, nous pourrons prodiguer des soins de santé pulmonaire personnalisés et de grande qualité dont les femmes ont réellement besoin. »
Le développement du tissu et de la fonction pulmonaire, particulièrement tôt et tard dans la vie, peut dépendre grandement de la génétique. Certains gènes et mutations héréditaires peuvent augmenter dramatiquement les risques d’être atteint d’une maladie respiratoire, surtout en combinaison avec une exposition continue à des contaminants environnementaux. Quelles sont vos réflexions sur le rôle clé de la génétique dans la santé pulmonaire?
« La recherche en génétique aide à mieux comprendre la relation complexe entre la génétique et les facteurs environnementaux, comme la pollution, le tabagisme, le vapotage et plus encore. En étudiant comment les facteurs génétiques interagissent avec les contaminants environnementaux, les chercheurs peuvent approfondir leur compréhension de la façon dont les variations génétiques peuvent rendre une personne plus vulnérable à ces contaminants. »
L’inflammation aiguë et chronique peut être causée par des infections respiratoires, des contaminants environnementaux ou d’autres facteurs. Par exemple, l’absorption de particules et d’aérosols polluants peut endommager directement les tissus pulmonaires et provoquer de l’inflammation locale et systémique. Comment une meilleure compréhension des processus moléculaires de l’inflammation chronique des poumons pourrait-elle améliorer la santé respiratoire?
« L’inflammation chronique des poumons est un problème courant associé à presque toutes les maladies respiratoires et des voies respiratoires. Nous savons que diverses cellules immunitaires et cellules épithéliales ainsi que plusieurs facteurs comme la présence de cytokines – qui disent aux cellules quoi faire et où aller – jouent un rôle dans l’inflammation. D’autres recherches pour approfondir notre compréhension des mécanismes moléculaires de ce problème pourront aider à cibler de nouveaux biomarqueurs et produits thérapeutiques. Ces avancées en santé pulmonaire nous aideront à lutter contre plusieurs maladies et problèmes de santé. »
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