Célébration de la Journée mondiale de la recherche sur le cancer de 2024
Reconnaître l’apport du Canada à la recherche sur le cancer sur la scène internationale
Le 24 septembre marque la Journée mondiale de la recherche sur le cancer (en anglais seulement). Reconnue par les plus importants organismes et bailleurs de fonds de la recherche sur le cancer du monde entier, dont l’Institut du cancer des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), cette journée de sensibilisation s’inscrit dans une campagne mondiale visant à promouvoir l’importance de la collaboration afin de faire progresser la recherche sur le cancer. La majeure partie des avancées remarquables réalisées à ce jour dans le domaine est attribuable à la grande collaboration scientifique, coopération et mise en commun des connaissances entre les milieux de recherche des quatre coins du globe.
En 2022Note en bas de page 1 seulement, on a observé près de 20 millions de nouveaux cas de cancer et de 10 millions de décès liés à la maladie. C’est pourquoi une collaboration internationale soutenue en recherche sur le cancer s’impose. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) joue un rôle prépondérant dans la promotion de la collaboration mondiale en recherche sur le cancer. Faisant partie de l’Organisation mondiale de la santé, le CIRC est un centre axé sur la recherche de pointe qui mise sur une approche interdisciplinaire pour favoriser la prévention du cancer. Afin de faire progresser cette mission sur la scène internationale, il mène de nombreuses initiatives de recherche générant des données probantes, comme le programme de monographies, l’Observatoire mondial du cancer (en anglais seulement) et la biobanque du CIRC (en anglais seulement).
L’éventail diversifié de programmes du CIRC est appuyé par une équipe de scientifiques et de professionnels de renommée internationale et de divers pays, dont le Canada. Les contributions des acteurs canadiens revêtent diverses formes : certains exercent leurs fonctions au siège du CIRC à Lyon, en France, tandis que d’autres mettent à profit leur expertise scientifique depuis leur établissement de recherche respectif, ici même au pays. Peu importe où ils sont réalisés, ces travaux jouent un rôle crucial pour étendre la portée du CIRC et accroître son incidence sur le secteur mondial de la recherche sur le cancer.
À l’occasion de la Journée mondiale de la recherche sur le cancer, l’Institut du cancer tient à souligner les efforts collaboratifs déployés par nos spécialistes canadiens en vue de faire rayonner le CIRC.
« En tant qu’épidémiologiste en cancérologie, je me sens privilégié de mener des travaux qui consolideront les efforts de santé publique et qui amélioreront la santé des populations dans le monde entier. »
Mazda Jenab
Directeur adjoint et chercheur, Nutrition et métabolisme, Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)
Cochef, équipe d’onco-métabolomique, CIRC
La branche Nutrition et métabolisme du CIRC a pour mission de produire des données scientifiques fiables sur le rôle de la nutrition, de l’obésité et du dysfonctionnement métabolique dans l’apparition du cancer, lesquelles peuvent être transposées en interventions cliniques et populationnelles ainsi qu’en politiques de santé publique.
Le Dr Mazda Jenab, directeur adjoint et chercheur à la branche Nutrition et métabolisme ainsi que cochef de l’équipe d’onco-métabolomique du CIRC, est un épidémiologiste en cancérologie spécialisé en sciences de la nutrition et en épidémiologie moléculaire qui s’intéresse aux causes de l’apparition des tumeurs gastro-intestinales et des mécanismes sous-jacents, notamment les cancers de l’estomac, du foie ainsi que du côlon et du rectum. S’appuyant sur des études de cohorte prospectives, observationnelles et de grande envergure comme l’Étude européenne prospective sur le cancer et la nutrition (EPIC) (en anglais seulement), le Dr Jenab conçoit et met en œuvre des projets de recherche visant à comprendre le rôle du métabolisme et des facteurs tels que l’alimentation et l’obésité dans l’apparition de tumeurs gastro-intestinales. Dans le cadre l’étude EPIC, l’une des plus importantes études de cohorte multinationales au monde, le Dr Jenab collabore avec des partenaires de diverses régions du globe afin de produire des données probantes qui étayeront les politiques de santé publique axées sur la nutrition et la prévention du cancer.
« Les personnes touchées par le cancer veulent comprendre comment et pourquoi la maladie s’est développée. J’ai eu la chance de rencontrer, dès le début de mes études, des mentors inspirants qui m’ont aidé à acquérir les compétences et l’expérience nécessaires pour étudier ces questions pressantes et cruciales. »
Joanne Kim
Postdoctorante, Épidémiologie de l’environnement et du mode de vie, Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)
Même si de nombreux pesticides largement utilisés sont des perturbateurs endocriniens connus ou présumés, il existe actuellement peu de données démontrant que ces produits représentent l’une des causes du cancer du sein chez les femmes. Les études menées auprès des agriculteurs ont souvent privilégié l’évaluation de l’exposition aux pesticides lors des phases de mélange et d’épandage, tâches traditionnellement effectuées par des hommes, ce qui explique en partie les données probantes lacunaires sur le cancer chez les femmes. Les activités réalisées sur des cultures traitées, comme l’élagage, la coupe et la récolte, constituent une source d’exposition aux pesticides bien plus importante et devraient être prises en compte dans l’évaluation des risques de cancer chez les agriculteurs.
La Dre Joanne Kim, postdoctorante à la branche Épidémiologie de l’environnement et du mode de vie du CIRC, travaille avec des collaborateurs internationaux pour déterminer si l’exposition à certains pesticides est un facteur de risque du cancer du sein chez les agricultrices. Elle contribue à une étude menée auprès d’un peu moins de 200 000 agricultrices et épouses d’agriculteurs au sein d’AGRICOH (en anglais seulement), un consortium international d’études de cohorte agricole du CIRC. Comme les pesticides contiennent 71 ingrédients actifs différents, les travaux visent à déterminer si le risque de cancer du sein chez les agricultrices est lié à l’exposition aux pesticides lors des phases d’épandage et de mélange ainsi que lors des tâches effectuées après le traitement des cultures.
Ces travaux fourniront les données les plus fiables à ce jour pour déterminer si certains pesticides sont associés à un risque accru de cancer du sein chez les femmes, ce qui pourrait permettre de cerner les facteurs de risque modifiables et, par conséquent, de mettre au point des stratégies de prévention du cancer.
La Dre Kim a reçu du financement par l’intermédiaire d’une bourse postdoctorale du Fonds de recherche du Québec.
« Les publications du CIRC constituent souvent le premier point d’accès du public aux renseignements scientifiques. En tant qu’organisme international de recherche, le CIRC doit assurer la diffusion libre et étendue de ses connaissances pour accomplir sa mission axée sur la prévention du cancer. »
Teresa Lee
Gestionnaire des connaissances, Soutien à la science et à la recherche (services de publication, bibliothèque et services Web), Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)
La publication scientifique constitue un pilier essentiel de la mission du CIRC, qui consiste à mener des recherches sur la prévention du cancer. C’est dans un contexte éditorial mis à l’épreuve par la quantité phénoménale d’informations en circulation, la complexité technique, la désinformation et l’érosion de la confiance du public à l’égard de l’évaluation par les pairs que le CIRC assume pleinement sa responsabilité de faire la promotion de travaux de recherche rigoureux. Grâce à sa capacité de réunir des centaines d’experts internationaux, le CIRC produit des publications phares (en anglais seulement) sur la recherche internationale qui sont reconnues pour leur pertinence et leur qualité, notamment WHO Classification of Tumours, IARC Monographs on the Identification of Carcinogenic Hazards to Humans et IARC Handbooks of Cancer Prevention.
À titre de gestionnaire des connaissances, Teresa Lee dirige les services de bibliothèque et le programme central de publications du CIRC. À ce titre, elle veille au maintien de la circulation d’information de grande qualité tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du CIRC. Ses responsabilités s’étendent de la gestion des abonnements à la bibliothèque du CIRC jusqu’à l’ensemble des processus inhérents à la production des publications de l’organisme. Elle agit également à titre de conseillère et de formatrice auprès des chercheurs du CIRC au chapitre de la communication savante. Se trouvant à la tête de la production de connaissances au CIRC, Teresa voue un profond respect aux travaux scientifiques de ses collègues.
« Je crois fermement que, malgré ses défis inhérents, la recherche mécaniste donnera lieu à des découvertes inestimables qui permettront de réduire le fardeau du cancer sur la société. »
Parveen Bhatti
Chercheur émérite en recherche sur la lutte contre le cancer, Institut de recherche de BC Cancer
Les longues périodes de latence entre l’exposition aux cancérigènes et le diagnostic du cancer constituent un obstacle à la recherche épidémiologique, qui peut être surmonté en partie par l’étude des mécanismes du cancer auprès des populations touchées. Le programme de monographies du CIRC, qui évalue la cancérogénicité liée à diverses expositions, allant des expositions en milieu de travail aux expositions environnementales en passant par les facteurs liés au mode de vie, fait partie intégrante des travaux du CIRC axés sur la prévention du cancer. Dans le cadre de ce programme, des experts du CIRC analysent les données probantes disponibles afin de déterminer les mécanismes par lesquels les agents cancérigènes pourraient provoquer l’apparition du cancer.
À titre de chercheur émérite en recherche pour la lutte contre le cancer à l’Institut de recherche de BC Cancer, le Dr Parveen Bhatti apporte une précieuse contribution au programme de monographies du CIRC, notamment par son expertise dans l’étude épidémiologique des mécanismes cancérigènes. Il a notamment siégé au groupe consultatif de 2024 (en anglais seulement) chargé d’établir les agents à évaluer en priorité, et a contribué à l’évaluation des risques de cancer associés au travail de nuit parue dans le volume 124 de la publication IARC Monographs on the Identification of Carcinogenic Hazards to Humans (en anglais seulement).
Le Dr Bhatti contribue également à l’élaboration d’un rapport technique visant à aider les futurs groupes de travail chargés des monographies à interpréter les données probantes issues d’études mécanistes. Le fait d’améliorer la capacité du CIRC à reconnaître les cancérigènes aide les administrations du monde entier à contrôler, voire à éliminer, les expositions aux cancérigènes.
L’Institut du cancer aimerait par ailleurs souligner le leadership récent de certains chercheurs canadiens, notamment la Dre Marie-Élise Parent, la Dre Christine Friedenreich et le Dr Stephen Robbins, au sein de divers organes directeurs et d’ordre scientifique du CIRC. L’Institut tient également à souligner la contribution de tous les autres professionnels canadiens exerçant diverses fonctions au sein du CIRC. L’influence du milieu canadien de la recherche sur le cancer ne pourrait atteindre une telle portée sans votre apport.
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