Chaires en santé publique appliquée et études de cas sur l’impact


Biographie des titulaires

Carolyn S. Dewa

Carolyn S. Dewa, M.H.P., Ph.D., est professeure agrégée au Département de psychiatrie et de politiques, de gestion et d'évaluation de la santé de l'Université de Toronto. En plus de diriger le programme de recherche et d'évaluation du travail et du bien-être du Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH), elle est une scientifique chevronnée et économiste de la santé au sein de l'Unité de recherche et de consultation sur les systèmes de santé du Centre. Elle est actuellement titulaire d'une chaire de l'ISPP des IRSC et de l'ASPC en santé publique appliquée.

Carolyn Dewa a obtenu son doctorat en économie de la santé de l'École d'hygiène et de santé publique de l'Université Johns Hopkins et sa maîtrise en hygiène publique spécialisée en administration des services de santé de l'École de santé publique de l'Université d'État de San Diego. Elle a fait ses études universitaires de premier cycle au Wellesley College et a obtenu une bourse de recherche du Département des politiques et de la gestion de la santé de la Harvard Medical School. Entrée au Centre de toxicomanie et de santé mentale en 1998, elle est devenue depuis un chef de file national de la recherche sur la santé mentale dans le milieu de travail, se spécialisant notamment dans les invalidités liées à la maladie mentale chez les travailleurs, les effets de la maladie mentale sur la productivité et les interventions pour améliorer les conséquences des invalidités.

James R. Dunn

Le Dr Jim Dunn est titulaire d'une chaire en santé publique appliquée des IRSC et de l'ASPC, sur les « Interventions dans les quartiers résidentiels et la santé des populations ». Il est chercheur au Centre for Research on Inner City Health (CRICH), de l'Hôpital St. Michael, à Toronto, et professeur agrégé au Département de géographie et planification ainsi qu'au Département des sciences de la santé publique à l'Université de Toronto. Il possède une formation en géographie sociale de la santé et a obtenu un doctorat de l'Université Simon Fraser en 1999. Il est membre du conseil consultatif de rédaction des rapports sur les sciences sociales, la médecine et la santé, et il a été conseiller scientifique auprès de nombreux organismes et groupes d'élaboration de politiques, notamment le Bureau du Conseil privé du Canada, Santé Canada, le Comité national de recherche sur le logement du Canada et le Bureau régional de l'Organisation mondiale de la santé pour l'Europe. Son programme de recherche est consacré aux déterminants sociaux de la santé, ainsi qu'à l'influence des politiques et programmes économiques et sociaux sur les inégalités en matière de santé, plus particulièrement en matière de logement en milieu urbain et de quartiers. Le Dr Dunn mène aussi plusieurs projets sur le rôle du logement et du quartier dans les inégalités sociales en matière de santé. L'une de ces études porte sur l'incidence du réaménagement du complexe Regent Park, à Toronto, l'un des plus anciens et des plus vastes ensembles domiciliaires subventionnés au Canada, sur la santé mentale des adultes et sur le développement et les habiletés des enfants.

Benedikt Fischer

Le Dr Benedikt Fischer a obtenu son doctorat en criminologie à l'Université de Toronto en 1998. Il a ensuite été chercheur et cochef d'une section au Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) de Toronto, et professeur au département des sciences de la santé publique et au centre de criminologie de l'Université de Toronto. Après une nomination professorale à l'Université de Victoria (2006-2008), le Dr Fischer s'est joint au centre de recherche appliquée en toxicomanies et en santé mentale (CARMHA) et à la faculté des sciences de la santé à titre professeur en septembre 2008. Il est actuellement titulaire d'une chaire de recherche des IRSC et de l'ASPC en santé publique appliquée et chercheur de carrière principal à la Michael Smith Foundation for Health Research (MSFHR). De plus, il est chercheur affilié au centre de lutte contre les maladies de la Colombie-Britannique (BCCDC) et scientifique chevronné au CAMH. Le Dr Fischer est membre du conseil consultatif de l'Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies des IRSC, et du conseil consultatif des sciences de la Commission de la santé mentale du Canada.

Louise Fournier

Titulaire d'une maîtrise en psychologie (1982) et d'un doctorat en santé publique (1990), Louise Fournier a suivi une formation postdoctorale de deux ans en épidémiologie psychiatrique (1991 et 1992). Son premier travail de recherche a porté principalement sur l'itinérance : il a consisté en deux études énumératives et transversales (à 10 années d'intervalle), une étude cas-témoin et un sondage de suivi au bout d'un an. Son deuxième domaine d'intérêt en recherche, présent depuis le début de sa carrière, porte sur la santé mentale publique, et notamment sur la conception d'un instrument diagnostique, de sondages épidémiologiques à grande échelle, d'une stratégie abordable faisant appel à plusieurs méthodes pour évaluer les besoins des collectivités et, finalement, d'un vaste programme de recherche combinant des méthodes qualitatives et quantitatives pour étudier la transformation des services de soins de santé mentale primaires au Québec. Le travail de recherche actuellement mené par Louise Fournier se caractérise par un partenariat étroit avec des décideurs à différents paliers (provincial, régional et local), qui poursuivent tous un but commun : apprendre à améliorer la santé mentale de la population grâce à la promotion, à la prévention et aux soins de santé primaires.

Lise Gauvin

Lise Gauvin, Ph.D., est professeure à temps plein au Département de médecine sociale et préventive de l'Université de Montréal et chercheuse associée au Centre de recherche du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CRCHUM) et au Centre Léa-Roback de recherche sur les inégalités sociales de santé. Elle a terminé son doctorat en sciences de l'activité physique à l'Université de Montréal en 1985. Outre ses fonctions universitaires actuelles à l'Université de Montréal, elle a occupé des postes à l'Université Queen's et à l'Université Concordia. Son travail de recherche porte principalement sur les déterminants socio-environnementaux de l'activité physique participative, les interventions pour encourager l'activité physique dans la population et les déterminants sociaux des troubles de l'alimentation. Sur le plan méthodologique, ses travaux font appel à des méthodes quantitatives et épidémiologiques innovatrices, notamment la modélisation sur plusieurs niveaux, l'économétrie, l'observation sociale systématique et l'évaluation écologique momentanée. En plus de publier ses travaux dans des documents scientifiques examinés par les pairs, elle participe à des activités consistant à transférer et à échanger des connaissances. La Dre Gauvin s'est vu récemment accorder une chaire des IRSC et du CRPO en santé publique appliquée sur le voisinage, le style de vie et le poids corporel sain. Son équipe de recherche tentera de savoir comment les différentes caractéristiques de voisinage peuvent influencer le style de vie que les personnes choisissent, quelles caractéristiques de voisinage peuvent devenir la cible des interventions en santé publique et comment ces interventions peuvent façonner avec succès les zones résidentielles des villes. Des projets de recherche et des partenariats permanents sont créés avec la Direction de santé publique de Montréal.

Marjorie A. MacDonald

La Dre Marjorie MacDonald est professeure de l'École de sciences infirmières et titulaire d'une chaire de recherche des IRSC et de l'ASPC en santé publique appliquée sur l'éducation en matière de santé publique et l'intervention auprès de la population. En tant que titulaire d'une chaire de santé publique appliquée, elle s'intéresse particulièrement à trois courants de recherche : une série d'études portant sur la mise en oeuvre et l'impact du cadre de fonctions principal en santé publique en Colombie-Britannique; des études associées à la promotion de la santé chez les adolescents dans les domaines de la culture de la santé et du tabagisme chez les adolescents; et une recherche consistant à conceptualiser la nature des soins infirmiers avancés dans la santé publique. Dans sa recherche sur les services de santé publique, elle est responsable universitaire (avec Trevor Hancock, qui est le principal décideur) de la Core Public Health Functions Research Initiative (CPHFRI) (en anglais seulement), une vaste initiative collective à laquelle participent des chercheurs et des décideurs de la Colombie-Britannique et de l'Ontario.

Douglas G. Manuel

Le Dr Doug Manuel, M.D., M.Sc., FRCPC, est un chercheur chevronné de l'Institut de recherche en services de santé (IRSS). Il est également professeur agrégé du Département des sciences de la santé publique de l'Université de Toronto. Le Dr Manuel détient une maîtrise en épidémiologie et une spécialisation du Collège royal en médecine communautaire. Il est titulaire d'une chaire des Instituts de recherche en santé du Canada en santé publique appliquée. Depuis 15 ans, il oeuvre comme clinicien en soins primaires dans des collectivités rurales du Canada.

Les travaux de recherche du Dr Manuel consistent à évaluer l'impact des soins de santé sur la santé de la population ainsi que l'état de santé de la population. Il a mis au point des mesures de rendement et des outils pour planifier la santé. Le Dr Manuel a écrit des articles et donné des conférences sur le développement, l'évaluation qualitative et l'utilisation des données liées à l'administration de la santé et à la santé de la population.

Pat Martens

La Dre Patricia Martens est directrice du Centre manitobain des politiques en matière de santé, un centre de recherche universitaire reconnu à l'échelle internationale qui met l'accent sur les services de santé dans la population, la santé publique et la recherche sur la santé de la population. Professeure agrégée de la Faculté de médecine du Département des sciences de la santé communautaire à l'Université du Manitoba, elle a reçu plusieurs bourses de recherche, notamment une bourse de nouveau chercheur des IRSC (2003-2008), et elle est titulaire d'une chaire des IRSC et de l'ASPC en santé publique appliquée qu'elle occupe actuellement (2008-2013). La Dre Martens a été invitée à prendre la parole à plus de 200 présentations au pays et à l'étranger, et elle a publié plus de 100 articles, livres et résumés. Ses travaux de recherche sur les services de santé et la santé de la population comprennent des projets sur l'état de la santé et l'utilisation des soins de santé des habitants des zones rurales et du nord du Manitoba, la santé mentale et l'utilisation des services de soins de santé par les personnes atteintes de maladies mentales, la santé des peuples autochtones et la santé des enfants (notamment l'évaluation des stratégies d'intervention communautaire pour augmenter les taux d'allaitement). La Dre Martens dirige la Need To Know Team, une équipe de recherche regroupant des universitaires qui collaborent avec les planificateurs de 11 directions régionales de la santé au Manitoba et le ministère de la Santé du Manitoba. Les répercussions des travaux de cette équipe sur la politique et la planification des soins de santé ont été soulignées par l'attribution, en 2005, du prestigieux Prix national de l'application des connaissances des IRSC pour l'impact régional.

Gilles Paradis

Gilles Paradis, M.D., M.Sc., FRCPC, FACPM, FAHA, est directeur adjoint de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) pour la santé de la population et la médecine préventive, professeur à temps plein du Département d'épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail de l'Université McGill, et médecin consultant auprès de l'Institut de santé publique du Québec. Il est également le directeur scientifique du Réseau de recherche en santé des populations du Québec et directeur du programme de formation en recherche en santé publique et des populations du Québec. Il est aussi vice-président du conseil consultatif de l'Institut de la santé publique et des populations des IRSC. Il est titulaire d'une chaire de recherche des IRSC sur la santé publique appliquée et rédacteur intérimaire de la Revue canadienne de santé publique. Il a obtenu son doctorat en médecine de l'Université de Montréal, et il a fait une spécialisation en médecine communautaire et une maîtrise en épidémiologie à l'Université McGill. Après avoir bénéficié pendant deux ans d'une bourse de recherche de l'Université Stanford, il est revenu à Montréal et a mené une recherche sur la prévention des maladies cardiovasculaires en milieu communautaire auprès de populations à faible revenu et de collectivités autochtones ainsi qu'une recherche sur l'épidémiologie des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires particulièrement chez les enfants et les adolescents. Il est le chercheur principal d'un vaste essai de dissémination de pratiques exemplaires destiné à prévenir les maladies cardiovasculaires au Québec, et il participe à des études sur les conséquences métaboliques de l'obésité des enfants et de l'histoire naturelle du développement de la dépendance à la nicotine chez les fumeurs novices. Il a été secrétaire-général du comité organisateur et président du comité du programme scientifique de la quatrième conférence internationale sur la cardiologie préventive qui s'est tenue à Montréal en 1997.

Il collabore à la conception et à l'analyse d'études épidémiologiques et de questions de santé publique.

Ronald C. Plotnikoff (2008-2009)

En plus d'être professeur à l'École de santé publique et à la Faculté d'éducation physique et de récréation de l'Université de l'Alberta, le Dr Plotnikoff dirige le Laboratoire de recherche sur l'activité physique et la santé de la population (PAPH) de l'établissement. Il est titulaire de bourses salariales des Instituts de recherche en santé du Canada (chaire en santé publique appliquée) et de l'Alberta Heritage Foundation for Medical Research (titulaire d'une bourse en santé). Le Dr Plotnikoff s'intéresse tout particulièrement à la théorie du comportement et de l'environnement individuels et à la conception et l'essai d'interventions pour prévenir et gérer le diabète et les maladies cardiovasculaires, ainsi qu'aux efforts déployés pour encourager un poids corporel sain et la santé générale de la population grâce à l'activité physique.

Kim D. Raine

La Dre Kim Raine est actuellement directrice et professeure du Centre for Health Promotion Studies de l'École de la santé publique de l'Université de l'Alberta à Edmonton. Elle a obtenu son doctorat de l'Université Dalhousie à Halifax et est diététiste en règle.

Les travaux de recherche de la Dre Raine portent principalement sur les déterminants sociaux de la santé, les méthodologies qualitatives et participatives utilisées dans la recherche sur la santé communautaire, et les contributions théoriques d'une approche de la promotion de la santé basée sur les changements sociaux. Elle est l'actuelle titulaire d'une chaire des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et de la Fondation des maladies du coeur du Canada (FMCC) en santé publique appliquée.

En 2001, elle s'est vu décerner le prix Martha Cook Piper Research Award (en sciences sociales) de l'Université de l'Alberta pour ses réalisations exceptionnelles et ses résultats prometteurs comme chercheuse. Son programme de recherche, Promoting Optimal Weights through Ecological Research (POWER), est financé par les IRSC et la FMCC. Elle est la chercheuse principale du projet communautaire Healthy Alberta Communities, qui vise à prévenir l'obésité et les maladies chroniques, et de l'Alberta Policy Coalition for Chronic Disease Prevention (Coalition stratégique de l'Alberta pour la prévention des maladies chroniques), subventionnée par les Services de santé de l'Alberta (intervention novatrice en santé des populations).

La Dr Raine est mère de deux merveilleux garçons, Corey et Dustin. Elle a participé à 17 marathons et à trois triathlons Ironman. Elle ne fait que ce qui l'amuse!

Elizabeth M. Saewyc

Elizabeth M. Saewyc, Ph.D., infirmière autorisée, I.S.P., est professeure de l'École d'infirmières de l'Université de la Colombie-Britannique à Vancouver. La Dre Saewyc est également directrice de recherche pour la McCreary Centre Society, un organisme de recherche communautaire sur la santé des adolescents surtout connu pour son sondage provincial sur la santé des adolescents en milieu scolaire par regroupements stratifiés mené en Colombie-Britannique. Elle est aussi une chercheuse chevronnée du Centre for Community Child Health Research du Child & Family Research Institute au BC Children's Hospital. En tant qu'infirmière de santé publique, elle a travaillé principalement avec des adolescents vulnérables au Minnesota, à Seattle et à Vancouver, notamment avec des jeunes dans la rue et des fugueurs, des adolescents issus des communautés amérindiennes, des Premières Nations et de l'immigration, d'adolescentes enceintes et de parents adolescents, de jeunes sexuellement exploités, d'adolescents gais, de lesbiennes, de bisexuels, et de jeunes en détention. Au cours de la dernière décennie, elle a mené un certain nombre d'études communautaires et cliniques internationales portant sur la santé de ces populations d'adolescents vulnérables, en cherchant surtout à comprendre comment les stigmates, les traumatismes et la violence affectent les comportements adaptatifs et à risque chez les jeunes, et de quelle façon les facteurs de protection dans les relations et les environnements peuvent aider à atténuer ce risque et à promouvoir la santé. Son étude a été financée par les National Institutes of Health des États-Unis, les Instituts de recherche en santé du Canada ainsi que des ministères provinciaux et d'État s'occupant de santé publique, de bien-être de l'enfance et de justice juvénile, et des fondations privées.

Janice M. Sargeant

La Dre Janice M. Sargeant a obtenu son diplôme de docteure en médecine vétérinaire (D.M.V.) du Collège de médecine vétérinaire de l'Ontario (Université de Guelph) et elle a pratiqué comme vétérinaire pour animaux destinés à l'alimentation pendant quatre ans. Elle a ensuite obtenu une maîtrise ès sciences et un doctorat en épidémiologie de l'Université de Guelph. La Dre Sargeant a fait partie du corps enseignant du Collège de médecine vétérinaire de l'Université d'État du Kansas de 1997 à 2003; les travaux de recherche qu'elle a menés pendant cette période ont consisté à effectuer des recherches sur l'épidémiologie et la prévention des pathogènes d'origine alimentaire (principalement la bactérie E. coli O157) dans les milieux agricoles. De 2003 à 2007, elle a été membre du corps enseignant du Département d'épidémiologie clinique et de biostatistique de l'Université McMaster dans le cadre d'un échange avec le Laboratoire de lutte contre les zoonoses d'origine alimentaire de l'Agence de la santé publique du Canada. En juin 2007, elle est retournée au Collège de médecine vétérinaire de l'Ontario où elle est directrice du Centre de la santé publique et des zoonoses et professeure au Département de médecine des populations. Ses travaux de recherche actuels, qui portent sur l'épidémiologie des pathogènes zoonotiques, établissent un lien entre les études menées dans différentes disciplines et parmi les communautés s'occupant de santé animale et humaine, d'une part, et la prise de décisions fondée sur des preuves en santé publique, d'autre part.

Alan Shiell (2008-2011)

Alan Shiell est professeur d'économie de la santé à l'Université de Calgary et membre de l'International Collaboration on Complex Interventions. Il est titulaire d'une bourse de scientifique de la santé de l'Alberta Heritage Foundation for Medical Research (AHFMR) et d'une chaire des IRSC en économie de la santé publique. Ses travaux de recherche portent particulièrement sur l'application et le développement de méthodes d'évaluation économique pour des interventions sociales complexes afin de promouvoir la santé de la population et de réduire les inégalités. Il est actuellement chercheur principal dans le cadre de deux importants projets de recherche appliquée menés l'un au Canada et l'autre en Australie, qui étudient la rentabilité des efforts pour rendre les quartiers plus propices à la marche afin d'encourager l'activité physique. Alan Shield est également le rédacteur en chef spécialisé en économie de la santé du Cochrane Public Health Review Group.

Jean A. Shoveller

La professeure Shoveller est titulaire d'une chaire en santé publique appliquée des IRSC et de l'ASPC sur la santé sexuelle des jeunes à l'École de santé publique et de santé des populations de l'Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver. Elle détient en outre une bourse de chercheur émérite de la Michael Smith Foundation for Health Research. La professeure Shoveller a obtenu son baccalauréat ès sciences et sa maîtrise ès arts, les deux avec spécialisation en éducation en matière de santé, à l'Université Dalhousie. Elle a obtenu un doctorat en études interdisciplinaires à l'Université de la Colombie-Britannique en 1997, après quoi elle a poursuivi sa formation postdoctorale au Research Institute for Children's and Women's Health de la Colombie-Britannique. Elle occupe son poste actuel depuis 1999.

Le programme de recherche de la professeure Shoveller porte sur la réduction des disparités sanitaires et sociales chez les jeunes. Elle a beaucoup écrit sur la structure et le contexte sociaux comme déterminants de la santé, en mettant l'accent sur l'étude de l'impact du genre, de la culture et du milieu comme déterminants clés de la santé sexuelle des jeunes. La professeure Shoveller siège à plusieurs comités d'examen par les pairs des IRSC et d'autres organismes de financement de la recherche en santé, tant au Canada qu'à l'étranger et des revues à comité de lecture. Elle participe à plusieurs réseaux de collaboration internationaux et est professeure collaboratrice à l'Institut de médecine sociale de l'Université d'État de Rio de Janeiro ainsi qu'à l'Institut d'études en santé publique de l'Université fédérale de Rio de Janeiro.

Études de cas sur l'impact

Dre Carolyn Dewa Recherche innovatrice pour une meilleure santé mentale au travail

Domaine d'intérêt

La maladie mentale est la première cause d'absentéisme au Canada parmi toutes les maladies chroniques, et son coût en perte de productivité s'élève à près de 18 milliards de dollars par année. La Dre Carolyn Dewa, titulaire d'une chaire de recherche en santé publique appliquée, a réalisé une étude de plusieurs années sur plus de 11 000 employés afin de déterminer comment améliorer la situation.

Les recherches de la Dre Dewa et de son équipe ont abouti à deux découvertes importantes. La première est que le principal prédicteur de l'incapacité professionnelle était l'historique des congés; c'est-à-dire que les employés qui s'étaient déjà absentés pour cause d'incapacité étaient plus à risque que les autres de d'absenter de nouveau pour les mêmes motifs. Deuxièmement, ils ont découvert que les employés souffrant d'incapacité liée à la santé mentale étaient sept fois plus susceptibles de repartir en congé pour incapacité que ceux qui ne s'étaient jamais absentés. Dans les cas d'incapacité physique, le risque était seulement deux fois plus élevé.

Ces conclusions montrent clairement l'importance de promouvoir la santé mentale et le bien-être des employés à leur retour au travail, par du soutien et des services continus et à long terme. Le soutien de ce genre peut aussi contribuer à la santé des employés en prévenant les problèmes de santé mentale.

Impact de la recherche : une importante contribution

L'entreprise participant à l'étude observait une hausse constante du taux d'absence de courte durée pour raisons d'incapacité, qui découlait en grande partie de l'augmentation des troubles mentaux et comportementaux. Elle se sert maintenant des résultats de l'étude pour s'attaquer aux sources de ce problème grandissant.

Un rapport d'étude rédigé en langage simple a été distribué aux employés et aux membres de la direction pour les sensibiliser au bien-être psychologique au travail, et l'entreprise s'en est servie pour créer sa propre stratégie de santé mentale et mieux épauler les employés à leur retour au travail. Les conclusions ont éclairé la conception de quelques initiatives ciblées, y compris des programmes de perte de poids, pour aider à prévenir les troubles les plus couramment associés aux congés pour incapacité.

En raison de la nature concurrentielle et privée du milieu des affaires, il était difficile auparavant d'accéder à ce genre de données sur les employés, mais la volonté de l'entreprise de communiquer les résultats de cette étude a permis d'en étendre les impacts en dehors de ses murs. Plus d'une douzaine de médias de tout le pays ont couvert les conclusions, démontrant l'ampleur de l'intérêt pour ce sujet et l'importance du besoin de nouvelle information pour éclairer et influencer les décisions dans le domaine.

Grâce à ces efforts, les découvertes de la Dre Dewa ont eu un impact positif sur le bien-être des employés de l'organisation et de leurs familles. Elles ont aussi aidé l'entreprise à mieux comprendre la contribution potentielle de la recherche à la planification—en particulier pour le genre de questions qui pourraient trouver réponse dans des données recueillies couramment en milieu de travail et d'autres nécessitant de nouvelles sources d'information.

L'étude a surtout permis de sensibiliser les Canadiens à la question de la santé mentale au travail et au besoin pour les entreprises d'envisager des stratégies de promotion de la santé mentale aidant les employés à demeurer au travail—tant ceux qui ont déjà souffert d'incapacité que les autres. Les chercheurs peuvent maintenant se baser sur l'étude pour commencer à explorer le genre de soutien offert aux employés à leur retour au travail après un congé pour incapacité, à cerner les lacunes et à concevoir des interventions efficaces pour améliorer la santé et la productivité de la main-d'oeuvre.

Pour en savoir plus

Les résultats de cette étude ont été publiés dans le Journal of Occupational and Environmental Medicine et ont été repris par plus d'une vingtaine de médias, y compris des journaux importants, des chaînes de radio et de télévision et des revues comme Canadian Business et Occupational Health and Safety.

Dr Jim Dunn : Façonner l'environnement construit pour favoriser des collectivités en santé

Domaine d'intérêt

La structure d'une communauté a une incidence marquée sur le comportement des gens au quotidien. La conception et l'emplacement des immeubles – magasins, bureaux, usines et écoles – et des voies de circulation – routes, trottoirs, pistes cyclables et voies piétonnières — influent sur la façon dont les gens passent leur journée et se déplacent dans la communauté.

Ces « environnements construits » peuvent promouvoir ou non l'activité physique et les bons choix alimentaires en rendant des options santé facilement accessibles ou non. Il a été démontré que des environnements construits plus favorables réduisent le risque de maladie chronique (maladies cardiaques, diabète de type 2 et certains cancers), de décès prématuré et d'invalidité.

Compte tenu du lien entre l'environnement construit et les choix de mode de vie, les nouvelles demandes de zonage pour l'immobilier résidentiel, commercial et institutionnel ont de nos jours d'importantes conséquences pour la santé. C'est pourquoi le Dr Jim Dunn, titulaire d'une chaire en santé publique appliquée, et son équipe de recherche ont créé un outil fondé sur des données probantes pour un développement urbain sain dans la deuxième municipalité régionale en importance de l'Ontario, la région de Peel du Grand Toronto.

L'outil permet au service d'urbanisme de la région d'évaluer les demandes nouvellement présentées pour s'assurer que le développement futur améliore la santé de la population, ou du moins n'y nuit pas. Puisque la région de Peel compte environ 30 000 nouveaux résidents chaque année, la plupart dans de nouveaux quartiers en marge du centre urbain, son impact potentiel est considérable.

Impact de la recherche : une importante contribution

Conscient que l'étalement urbain et la croissance rapide de la population peuvent créer un environnement construit malsain, le conseil régional de Peel a demandé au Bureau de santé publique de Peel de produire un outil d'évaluation qui permettrait aux urbanistes de façonner les nouveaux aménagements urbains de manière à promouvoir la santé de la population, notamment par l'activité physique.

Le Dr Dunn et son équipe de recherche se sont attaqués à cet audacieux projet. Ils ont passé en revue la littérature existante sur l'environnement construit et la santé, ont créé l'ébauche d'un outil d'évaluation, ont expliqué la démarche suivie pour créer cet outil, et ont recommandé un processus efficace pour son adoption.

Lorsqu'elle a examiné les données disponibles, l'équipe a dégagé sept principaux éléments que l'outil devrait permettre d'évaluer : densité, proximité des services, mixité de l'utilisation du sol, connectivité des rues, caractéristiques du réseau routier et des trottoirs, stationnement, et esthétique et échelle individuelle.

L'équipe de recherche a ensuite affiné ces éléments pour en faire des mesures quantifiables statistiquement associées à des résultats précis sur le plan de l'activité physique. L'outil utilise ces mesures pour calculer à quel point l'aménagement proposé favorisera des comportements sains, par exemple, s'il encouragera la marche ou l'utilisation du vélo pour se rendre à des destinations clés ou s'il rendra les magasins d'alimentation aussi accessibles que les dépanneurs et les établissements de restauration rapide.

En plus de créer l'outil de développement urbain sain, le Dr Dunn et son équipe ont recommandé d'autres changements qui doivent se produire pour assurer un environnement construit favorable à la santé. Par exemple, ils ont recommandé une approche axée sur la collaboration pour résoudre les incohérences entre les autorités, les services et les secteurs, et la consultation d'un large éventail d'intervenants pour fixer les cibles voulues.

La région de Peel a accepté les recommandations de l'équipe et s'emploie maintenant à mettre en oeuvre l'outil d'évaluation. Pour aider à étendre la portée de leur recherche, le Dr Dunn et son équipe ont aussi fait des présentations à d'autres organisations intéressées, comme l'Institut McMaster pour l'environnement et la santé et l'Association canadienne pour le transport du navetteur.

Cette initiative est un bon exemple de la manière dont les urbanistes, les ingénieurs des transports, les spécialistes de la santé publique, les chercheurs et d'autres travaillent ensemble pour bâtir des environnements qui contribuent à ce que les collectivités soient en meilleure santé, plus heureuses et plus durables.

Pour en savoir plus

Pour de plus amples renseignements, veuillez visiter :

Dr Benedikt Fischer : Réduire la transmission de l'hépatite C chez les consommateurs de crack

Domaine d'intérêt

Les consommateurs de drogues de rue courent de nombreux risques. Toutefois, l'un des plus grands dangers pour cette population vulnérable est celui de contracter le VIH ou des maladies infectieuses comme l'hépatite C par le partage d'accessoires.

Bien qu'il existe aujourd'hui des programmes d'échange de seringues pour les consommateurs de drogues injectables dans nombre de centres urbains, peu d'efforts ont été faits pour réduire le risque d'exposition aux maladies transmissibles chez les consommateurs de crack, dont le nombre a explosé dans les villes partout au Canada au cours des dernières années.

Pour aider à la mise au point d'interventions fondées sur des données probantes à l'intention de ce groupe, le Dr Benedikt Fischer, titulaire d'une chaire en santé publique appliquée, et son équipe de chercheurs ont examiné la transmission du virus de l'hépatite C (VHC) chez les consommateurs de crack.

Ils ont découvert que les personnes qui fument du crack pouvaient avoir des lésions et des brûlures buccales causées par des pipes (souvent en verre ou en métal) chaudes ou cassées, et que le VHC avait été décelé sur des accessoires servant à la consommation de crack. Ainsi, les consommateurs de crack qui échangent ces accessoires pourraient théoriquement se transmettre par le fait même l'hépatite C et d'autres maladies transmissibles.

À la lumière de ces données, le Centre for Disease Control de la Colombie-Britannique a mis en place un programme plus sûr de distribution d'accessoires pour la consommation de crack à Nanaimo et dans d'autres collectivités de la province dans le cadre de sa stratégie de réduction des méfaits chez les utilisateurs à haut risque. Un certain nombre d'autorités locales de la santé et d'organismes prestataires de services individuels dans la province lui ont emboîté le pas.

Quoique politiquement controversé, le programme fait partie intégrante du continuum prévention, traitement et soins de la province pour la toxicomanie, problème de santé chronique récurrent qui constitue un important enjeu de santé des populations partout dans le monde.

Impact de la recherche : une importante contribution

Le Dr Fischer et ses collègues ont étudié la consommation de crack dans trois villes moyennes de la Colombie-Britannique : Nanaimo, Campbell River et Prince George. Les données recueillies au cours d'entrevues d'une heure avec 70 consommateurs de crack de Nanaimo leur ont permis d'apprendre que 80 % des participants à l'étude avaient partagé leurs pipes à crack dans les 30 derniers jours, et que 44 % l'avaient fait plus de 20 fois. Près de la moitié bricolaient leurs nécessaires pour consommer du crack à partir de ce qu'ils pouvaient trouver, comme des cannettes de boisson gazeuse, des bouteilles de verre ou des inhalateurs, et près de la moitié étaient infectés par le VHC. Sur les 51 pipes à crack examinées, une était contaminée par le VHC.

En réponse à l'étude, des organismes de plusieurs collectivités remettent maintenant des nécessaires plus sûrs pour la consommation de crack aux consommateurs de drogues de rue. Ces nécessaires comprennent un bout de tube en caoutchouc qui peut être fixé au tuyau de la pipe pour servir d'embout. Le risque de transmission du VHC est ainsi réduit parce que la bouche du consommateur n'est plus en contact direct avec un tuyau de pipe chaud ou ébréché, et aussi parce que le besoin de partage est réduit.

Bien que l'initiative soit relativement nouvelle, l'effort démontre déjà comment une recherche appliquée ciblée et l'application efficace des connaissances acquises dans des politiques et des programmes peuvent avoir un effet marqué et durable sur la santé publique.

Les toxicomanes dans certaines des villes où le programme de distribution est déployé ont déjà indiqué que les nouveaux nécessaires ont réduit leur besoin de partager leurs articles et leur ont donné accès à du matériel plus sécuritaire. Les chercheurs évalueront systématiquement l'effet réel du programme sur la santé publique dans une étude à venir qui sera axée sur des résultats comme les taux de VHC, les comportements des consommateurs et les réponses des collectivités, des élus et des forces de l'ordre.

L'extension de l'initiative à d'autres collectivités de la Colombie-Britannique, à d'autres provinces et territoires, et à d'autres pays pourrait avoir un effet spectaculaire sur la santé publique en réduisant radicalement les risques de transmission des maladies infectieuses chez les consommateurs de crack qui vivent dans la rue, résultat qui ne pourrait qu'être salutaire pour l'ensemble de la population.

Pour en savoir plus

Pour de plus amples informations, veuillez voir : Simon Fraser University - Dr Benedikt Fischer (en anglais seulement).

Dre Louise Fournier : améliorer la qualité du système de soins de santé mentale de première ligne du Québec

Domaine d'intérêt

Générer de nouvelles connaissances grâce à la recherche en santé constitue un défi. Toutefois, appliquer ces connaissances à des pratiques fondées sur des données probantes qui ont des répercussions positives sur la santé et le bien-être des personnes et des populations constitue un défi encore plus grand.

Une profusion de stratégies éprouvées ont été élaborées à travers le monde sur la façon d'améliorer la qualité des soins et des services de première ligne en santé mentale. La Dre Louise Fournier, titulaire d'une chaire de recherche appliquée en santé publique, s'est appuyée sur ces modèles pour créer, fournir et mettre à l'essai un programme d'application des connaissances (AC) afin d'aider les équipes de soins de santé de première ligne du Québec à améliorer la santé mentale des personnes atteintes de troubles anxieux ou dépressifs.

Le projet Cible Qualité a grandement contribué au développement d'une culture de la qualité durable dans six centres de santé et de services sociaux (CSSS) à l'échelle de la province. Moins de deux ans après son lancement, ce projet a déjà entraîné des changements concrets dans l'organisation et la prestation des soins et des services de santé mentale dans les régions visées et a permis de cerner certains des facteurs contextuels, organisationnels et cliniques qui entravent ou favorise la réussite.

Bien que la partie du projet portant sur la recherche soit terminée, les comités de chacune des régions associées à un CSSS participant à l'essai poursuivent leur travail. Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) du Québec, région de la Montérégie, a décidé de mettre en oeuvre le programme dans ses 11 secteurs desservis par un CSSS. Les efforts actuels visant à trouver du financement pour permettre à une équipe d'offrir le programme dans tout le Québec sont un signe évident de la grande valeur de cette initiative unique d'application des connaissances.

Impact de la recherche : une importante contribution

La Dre Fournier et son équipe ont fondé le projet Cible Qualité sur un cadre conceptuel intitulé Promoting Action on Research Implementation in Health Services (promouvoir des mesures de mise en oeuvre en recherche sur les services de santé), qui soutient que trois éléments sont essentiels à la réussite de la mise en oeuvre de la recherche en santé : les preuves, le contexte et la facilitation.

En ce qui concerne les preuves, le programme a eu recours à des interventions éprouvées dans le domaine de la santé mentale. On a tenu compte du contexte en choisissant six régions très diversifiées, tant sur le plan géographique qu'au chapitre des ressources. L'équipe de recherche a adopté une méthode concertée de facilitation qui faisait appel à des animateurs de l'extérieur et de la région, à un groupe de travail local, à du soutien structurel et financier de la part du MSSS et à divers outils, notamment un protocole de soins, des guides de pratique, un manuel d'autogestion et des outils de surveillance et d'évaluation normalisés.

Le projet a vu le jour avec le transfert des connaissances aux comités des CSSS lors de six séances de formation de trois heures, qui ont eu lieu sur une période d'environ cinq mois, cette dernière ayant été suivie d'une période de deux mois au cours de laquelle chacun des comités a élaboré un plan d'amélioration de la qualité pour le secteur particulier qu'il dessert. Le projet a pris fin à la fin de 2010, après une mise en oeuvre d'une année pendant laquelle les comités ont mis en place leurs plans.

Bien que la dernière phase n'ait pris fin que récemment, l'équipe de recherche a déjà observé d'importants avantages. Par exemple, plusieurs des régions soumises à l'essai ont restructuré la gamme des services offerts aux personnes atteintes de troubles anxieux ou dépressifs. Ces régions ont également fait la démonstration des outils communs qu'elles ont adoptés pour évaluer et surveiller les clients ainsi que des mesures éprouvées utilisées pour soutenir l'autogestion des soins. Elles ont intégré une formation sur diverses méthodes de traitement efficaces et ont favorisé le travail d'équipe interdisciplinaire.

Dans le cadre du projet, le MSSS publiera des lignes directrices pour le traitement des troubles anxieux et dépressifs dans les contextes de soins de première ligne. La Dre Fournier et son équipe ont également lancé un nouveau projet pour combler certaines des lacunes cernées dans le cadre du projet Cible Qualité. Le projet Jalons a pour objectif particulier de développer des protocoles de soins conviviaux, des outils d'évaluation et de surveillance et des modèles de collaboration entre les omnipraticiens et les équipes de soins de santé mentale de première ligne — tous très bien adaptés aux réalités du système de soins de santé du Québec.

Vous désirez en savoir plus?

Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez visiter le site Web du projet Cible Qualité, lequel donne accès à plusieurs présentations produites par l'équipe de recherche, ainsi qu'à des liens vers un éventail de publications et de sites pertinents — notamment des données probantes sur différents modèles de prestation de soins et de services pour des troubles mentaux courants, des lignes directrices de pratique clinique et des guides d'autogestion des soins.

Dre Lise Gauvin : Rédiger une charte pour un monde plus actif et plus en santé

Domaine d'intérêt

Mener une vie active offre une gamme incroyable d'avantages. Cela favorise la santé physique et mentale ainsi que le bien-être des personnes. Une vie active permet aussi de prévenir la maladie et d'améliorer la qualité de vie, et contribue à la santé de l'économie et de l'environnement. Les collectivités qui appuient l'activité physique chez les gens de tous âges, dans divers milieux et de façon accessible et abordable, bénéficient de nombre de ces avantages.

La Dre Lise Gauvin, titulaire d'une chaire en santé publique appliquée, a consacré des années à étudier l'incidence de l'inégalité sociale et des facteurs environnementaux et stratégiques sur l'activité physique chez différentes populations. Ses connaissances et son expérience dans le domaine l'ont amenée à se joindre à un effort international visant à sensibiliser les décideurs aux nombreux avantages de la promotion de l'activité physique.

Cet effort a débouché sur l'élaboration de la Charte de Toronto pour l'activité physique (Toronto Charter for Physical Activity), un appel à tous les pays et à toutes les régions et collectivités du monde en faveur d'un soutien politique et social accru de l'activité physique pour une meilleure santé.

Impact de la recherche : une importante contribution

La charte a été élaborée sous les auspices du Conseil mondial pour la promotion de l'activité physique (Global Advocacy for Physical Activity - GAPA) de la Société internationale pour l'activité physique et la santé (Council of the International Society for Physical Activity and Health) et du troisième congrès international sur l'activité physique et la santé publique. La Dre Gauvin a coprésidé une équipe de sommités, de chercheurs et de décideurs internationaux qui ont rédigé la Charte, tout en soutenant sur le plan administratif et en alimentant en ressources un processus qui a donné lieu à plusieurs consultations dans le monde.

Outre qu'elle offre des principes directeurs pour les mesures visant à accroître les niveaux d'activité physique dans le monde, la Charte expose quatre actions pour aider les pays à atteindre ce but : 1) adopter une politique et un plan d'action à l'échelle nationale; 2) adopter des politiques qui favorisent l'activité physique; 3) réorienter les services et le financement pour prioriser l'activité physique; 4) établir des partenariats d'action.

Un groupe d'experts à la 20e Conférence mondiale de l'Union internationale de promotion de la santé et d'éducation pour la santé à Genève s'est engagé à activement encourager la diffusion et l'adoption de la Charte comme partie intégrante d'une approche promotrice de santé qui permette d'aborder les questions des maladies non transmissibles, de la durabilité ainsi que des villes et communautés en santé à l'échelle mondiale. Plus de 400 autres personnes et organisations dans le monde ont également signifié leur soutien en ligne.

La Charte a été traduite en français, en espagnol, en portugais et en thaï, et il est aussi prévu de la traduire dans plus d'une douzaine d'autres langues bientôt. Bien que la recherche sur le lien entre l'environnement et l'activité physique soit encore embryonnaire, ce nouvel outil de promotion répondra, faut-il espérer, aux besoins des systèmes de santé publique et donnera une impulsion à la promotion de l'activité physique partout dans le monde.

Pour en savoir plus

La Charte et des renseignements sur la façon de l'utiliser peuvent être consultés sur le site Web de GAPA (en anglais seulement). La Charte fait également l'objet d'un article dans le numéro de juillet 2010 du Journal of Physical Activity and Health.

Dre Marjorie MacDonald : Développer la recherche sur les systèmes de santé publique au Canada

Thème de la recherche

Au Canada, les interventions en santé des populations sont généralement mises en oeuvre par l'intermédiaire des systèmes de santé publique, ou en collaboration avec ces derniers. Cependant, la majorité des fonds destinés à la recherche sur les services de santé est canalisée vers le système de soins de santé général. Cette tendance, conjuguée à l'absence d'un programme de recherche pancanadien sur les systèmes de santé publique (RSSP), a engendré un sérieux manque de connaissances dans le domaine.

Depuis quelques années, l'incapacité du système de santé publique du Canada à répondre aux besoins grandissants des Canadiens est source de préoccupation. Ce système se compose de nombreux intervenants gouvernementaux et non gouvernementaux de la santé publique — depuis les fournisseurs de soins de santé jusqu'aux organismes communautaires en passant par les agences de santé publique.

La Dre Marjorie MacDonald, titulaire d'une chaire de recherche appliquée en santé publique, s'est donné pour objectif d'établir un programme et un réseau de RSSP pancanadiens consacrés à l'étude de l'organisation, du financement et de la prestation des services de santé publique dans les communautés, et de l'impact de ces services sur la santé des populations.

Après plusieurs années de travail préparatoire (collaboration, formation d'équipe, création de partenariats et collecte de fonds) en vue d'atteindre cet objectif, la Dre MacDonald verra enfin son rêve devenir réalité. Cette initiative de RSSP sera lancée en 2011 dans le cadre d'un atelier de réflexion national.

Impact de la recherche : changer le cours des choses

Le chemin parcouru par la Dre MacDonald a débuté en Colombie-Britannique, où elle a joué un rôle clé dans la mobilisation d'un groupe de chercheurs, de décideurs et de praticiens de différentes disciplines en vue de l'élaboration d'un programme détaillé de RSSP pour la province - ce qui fut peut-être les premiers efforts en ce sens au Canada.

Le groupe a lancé la Core Public Health Functions Research Initiative (CPHFRI) [Initiative de recherche sur les fonctions de base en santé publique], codirigée avec le Dr Trevor Hancock à titre de décideur. Cette initiative avait pour but d'établir des objectifs de recherche et des possibilités de formation afin d'évaluer l'impact et les résultats du cadre des fonctions de base en santé publique de la C.-B. Par ce projet, les chercheurs espèrent accroître la capacité des décideurs d'utiliser les données probantes pour améliorer les politiques et les pratiques de santé publique et, par le fait même, la santé des populations.

Fort de son succès à obtenir des fonds pour cette recherche par voie de concours jugés par des pairs (plus de trois millions de dollars récoltés jusqu'à présent), la CPHFRI s'efforce depuis deux ans d'étendre le programme de RSSP au-delà des frontières de la C.-B. Lors d'une conférence de l'Association canadienne de santé publique en 2009, où la Dre MacDonald et ses collègues ont animé un atelier visant à mesurer l'intérêt pour un programme de RSSP pancanadien, l'idée a reçu un fort appui de la part de participants de tout le pays.

Dernièrement, la CPHFRI a intensifié ses efforts en s'associant à des chercheurs et à des utilisateurs des connaissances de l'Ontario pour dresser des comparaisons entre les deux provinces. Le groupe de l'Ontario — dont les membres ont été réunis dans le cadre d'une recherche entreprise par la Dre MacDonald à l'aide d'une subvention d'équipe émergente — prévoit créer son propre réseau afin d'établir un programme de RSSP concerté pour l'Ontario.

Ces efforts ont été poussés un peu plus loin par l'invitation de chercheurs et d'utilisateurs des connaissances de tout le pays à un atelier de réflexion qui aura pour but d'élaborer un programme et un réseau de RSSP pancanadiens. L'activité, qui aura lieu en avril 2011, visera à déterminer des priorités de recherche, à établir des liens clairs entre les orientations stratégiques de la FCRSS et des Instituts de recherche en santé du Canada (p. ex. Institut de la santé publique et des populations, Institut des services et des politiques de la santé), à créer un consensus autour d'un programme de RSSP canadien, à dresser un plan quinquennal pour faire progresser le programme et à créer un réseau pancanadien de chercheurs et de bailleurs de fonds en RSSP.

En plus d'une subvention de réunion, planification et dissémination des IRSC, l'activité pourra compter sur le soutien de plusieurs partenaires qui ont engagé plus de 40 000 $ en fonds supplémentaires, dont l'Agence de la santé publique du Canada, l'Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé, le BC Centre for Disease Control [Centre de lutte contre les maladies de la C.-B.] et deux autres chaires de recherche appliquée en santé publique. Ce niveau de collaboration est très révélateur de l'importance de ces travaux et de leur pertinence pour ces organismes et d'autres intervenants préoccupés par la santé publique.

Pour en savoir plus

Pour plus d'information, consultez le site Web de la CPHRI (en anglais seulement).

Dr Doug Manuel : Risques et prévention, en chiffres

Domaine d'intérêt

Par le passé, la planification dans le domaine de la santé s'appuyait habituellement sur l'hypothèse voulant que le risque de maladie dans une population soit diffus, et que la meilleure stratégie de prévention soit donc de cibler l'ensemble de la population.

Le Dr Doug Manuel, titulaire d'une chaire de recherche appliquée en santé publique, a consacré les deux dernières années à réfuter cette hypothèse. Il a démontré que la compréhension du seuil de risque de maladie dans une population était essentielle à la planification en santé et pouvait grandement améliorer l'efficacité et l'efficience des stratégies de prévention.

En se servant de données courantes sur la santé pour concevoir des algorithmes de prévision des risques, le Dr Manuel a mis au point de nouveaux outils permettant de dresser un portrait plus détaillé des futures victimes de certaines maladies. En plus d'estimer avec précision le type et le nombre de personnes qui développeront une maladie ou une affection, ces outils aident à comprendre le rôle joué par la modification des facteurs de risque en prévention, ainsi que l'impact potentiel de différentes stratégies de prévention.

Les recommandations issues de cette recherche sont déjà mises en pratique pour les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2, et des modèles de maladie et d'algorithme de risque actuellement mis au point pour d'autres affections promettent des retombées supplémentaires intéressantes pour la santé des Canadiens au cours des prochaines années.

Impact de la recherche : une importante contribution

Le Diabetes Population Risk Tool (DPoRT) est le premier algorithme de prévision des risques d'obésité, de diabète et de complication du diabète, qui a été spécialement conçu et validé pour la planification en matière de santé des populations.

Les analyses effectuées avec l'outil ont permis d'estimer l'impact potentiel d'interventions en santé publique et en soins de santé sur l'incidence future du diabète et du fardeau de ses complications.

Ces résultats ont été publiés dans un rapport d'enquête produit en collaboration avec l'Agence ontarienne de promotion et de protection de la santé (AOPPS) et d'autres partenaires, où il est estimé que 1,9 million de Canadiens développeront le diabète entre 2007 et 2017, et que la majorité des nouveaux cas toucheront des personnes en surpoids, plutôt que des personnes très obèses (qui courent le plus grand risque individuel). À la lumière des données, il semble aussi que des changements modestes au mode de vie dans ce vaste sous-groupe de personnes en surpoids auraient un impact plus important que la prévention clinique dans le plus petit groupe à risque élevé. L'AOPPS se sert de cette information pour réviser la stratégie ontarienne sur le diabète, qui privilégie actuellement le dépistage individuel et la prévention dans les soins primaires.

La participation continue, à un stade précoce, de spécialistes des politiques à la conception des modèles de maladie et d'algorithme de risque permet d'assurer la pertinence et la fiabilité de ces modèles comme outils d'évaluation pour les planificateurs dans le domaine de la santé. Le DPoRT, par exemple, a été conçu à la demande de l'AOPPS, de l'Agence de la santé publique du Canada et de responsables des politiques de plusieurs provinces, de façon à fournir des estimations précises pour diverses populations socioéconomiques.

À plus grande échelle, la chaire participe aussi à la création d'un réseau national de modèles de population et à la mise au point d'un modèle de micro-simulation applicable à de multiples maladies, pour les analyses et la planification en matière de santé à l'échelle nationale. En plus de contribuer au développement de l'infrastructure et des capacités, les membres du réseau dirigent l'élaboration de modèles pour d'autres maladies, dont le cancer et l'arthrite.

Par la publication de nombreux articles scientifiques, une couverture médiatique considérable et des présentations à des réunions et à des ateliers un peu partout au pays, les partenaires contribuent à mieux faire connaître la grande utilité des modèles de maladie et d'algorithme de risque dans la planification en matière de santé des populations.

Pour en savoir plus

Pour plus d'information sur la recherche du Dr Manuel, prière de consulter les sites Web suivants :

Dre Patricia Martens : Bilan de la santé des

Domaine d'intérêt

Les Métis du Manitoba constituent une population unique sur le plan culturel, mais le manque d'information sur cette population fait en sorte qu'il est difficile pour les offices régionaux de la santé d'élaborer des stratégies qui répondent à leurs besoins les plus pressants en matière de soins de santé.

Reconnaissant la nécessité de brosser un portrait plus précis de la situation pour les planificateurs et les décideurs, la Dre Patricia Martens, titulaire d'une chaire de recherche appliquée en santé publique, chercheuse principale et directrice du Manitoba Centre for Health Policy, a collaboré avec la Dre Judith Barlett et la Manitoba Metis Federation (MMF) afin de mieux comprendre l'état de santé et l'utilisation des soins de santé des Métis de la province.

Le projet novateur d'une durée de trois ans de la Dre Martens, l'étude Profile of Metis Health Status and Healthcare Utilization in Manitoba: A Population-based Study, combinait des données issues des bases de données du MCHP, du registre de la MMF et des enquêtes de Statistiques Canada afin de produire le premier atlas exhaustif portant sur l'étude des tendances d'utilisation des soins de santé de la population des Métis, de leur état de santé global et de leur utilisation des services d'enseignement et des services à la famille.

L'atlas de près de 400 pages sur la population Métis, publié en juin 2010, compare l'ensemble de la population Métis de la province aux autres Manitobains en fonction de 90 indicateurs — notamment l'état de santé et la mortalité au sein de la population, la prévalence des maladies physiques et mentales, les services préventifs ou autres et la santé des enfants.

Impact de la recherche : une importante contribution

La MMF participe à cette étude depuis ses débuts; elle détermine les indicateurs, en fournit le contexte et les interprète, en plus d'aider à la rédaction du rapport et de planifier les orientations futures, les programmes et les politiques selon ses conclusions. Suivant une démarche dirigée par la Dre Judith Bartlett, ces « réseaux de connaissances » régionaux exploitent maintenant les résultats de l'étude dans le cadre des évaluations de la santé communautaire mandatées par la province pour définir les processus de planification quinquennale.

Non seulement cet atlas fournit-il des données utiles pour la planification, il présente également des données de référence afin de surveiller les répercussions des interventions qui en résultent. L'atlas a engendré d'autres projets de recherche sur le diabète et sur le cancer dans la population Métis et il a permis à l'équipe de recherche en santé de la MMF d'examiner le « portrait global » de cette population et de déterminer quels changements s'imposaient.

Une des surprises dans l'atlas a été l'observation selon laquelle le taux d'utilisation des services préventifs et de dépistage est aussi élevé, sinon plus élevé, chez les Métis que dans le reste de la population. Parallèlement, il y aura lieu de s'attarder davantage au profil de risque élevé des jeunes Métis et au piètre état de santé des Métis du centre-ville de Winnipeg pour élaborer des réponses adaptées sur le plan culturel.

En plus de fournir des conclusions détaillées, l'atlas permet de déterminer les régions géographiques associées à des résultats plus positifs en ce qui concerne la santé, ce qui favorise le partage des meilleures pratiques et la poursuite de la recherche sur « ce qui fonctionne ». Par exemple, les résultats positifs chez les Métis ont été grandement associés à la prestation de la majorité des soins par le même médecin. Une autre réalisation importante a été la création et la validation d'un « identificateur de la population Métis » permettant d'estimer l'ensemble de la population Métis du Manitoba.

Ayant fait l'objet de nombreuses présentations et publications, l'atlas sur la population Métis a été en vedette lors de l'atelier sur les soins de santé dans les milieux ruraux et du Nord du MCHP (MCHP Rural and Northern Health Care Workshop) en octobre 2010, au cours duquel la Manitoba Metis Federation et le MCHP ont collaboré afin d'organiser des tables rondes avec des planificateurs de haut niveau provenant de tous les offices régionaux de la santé et de toutes les régions de la MMF de la province. Cette initiative a été financée au moyen d'une subvention pour réunions et dissémination des IRSC (Martens 2010). La journée de l'atelier annuel n'aurait pu se tenir sans la participation de l'équipe The Need To Know, une équipe de recherche concertée dirigée par la Dre Martens et le Dr Randy Fransoo, composée de planificateurs de haut niveau des offices régionaux de la santé et de Santé Manitoba, de chercheurs et d'étudiants des cycles supérieurs pour s'assurer que la recherche est réalisée, comprise et appliquée au Manitoba. L'équipe a d'abord été subventionnée par les IRSC en 2001 et elle est actuellement subventionnée par la chaire de recherche appliquée pour générer de nouvelles connaissances et élargir l'utilisation des recherches du MCHP, comme l'atlas sur la population Métis.

L'atlas est plus qu'un outil permettant d'évaluer les besoins en matière de soins de santé des Métis et de déterminer où et comment les initiatives ciblées sont le plus susceptibles d'améliorer le bilan de santé de cette population. Il s'agit d'une ressource visant à permettre aux chercheurs, aux planificateurs et aux autres intervenants de mieux comprendre les points de vue culturels et communautaires basés sur la réalité de la vie des Métis.

Pour en savoir plus

Metis Health Status and Healthcare Use in Manitoba [ PDF (916 Ko) - lien externe ] (en anglais seulement).

Docteur Gilles Paradis : Des salles de classe au terrain

Domaine d'intérêt

Les maladies infectieuses nouvelles ou résurgentes, les épidémies de maladies chroniques alimentées par les changements environnementaux et sociétaux, les changements démographiques, les populations migrantes et la progression rapide des technologies de l'information sont autant de défis auxquels la santé publique a dû s'ajuster au cours de la dernière décennie.

Il est nécessaire d'inclure les connaissances et les perspectives de diverses disciplines pour comprendre les facteurs sociaux, biologiques, environnementaux et comportementaux complexes sous-jacents à ces problèmes à l'échelle de la population, et trouver des solutions. Toutefois, de nombreux chercheurs n'ont jamais connu la nature multidisciplinaire du travail dans un milieu de santé publique.

Reconnaissant la nécessité d'encourager la collaboration et le partage de connaissances entre les chercheurs, les professionnels et les praticiens de la santé publique, le Dr Gilles Paradis, titulaire d'une chaire de recherche appliquée en santé publique, a lancé le programme 4P au Québec pour intégrer les étudiants au doctorat et les boursiers postdoctoraux au sein d'organismes de santé publique pour une formation en cours d'emploi.

Le programme, qui comprend plus de 50 chercheurs et professionnels des secteurs universitaire, de la santé publique et de la santé des populations provenant de plus d'une vingtaine d'établissements, a non seulement attiré davantage de chercheurs, mais a également créé de nouveaux partenariats entre des universitaires, des décideurs et des praticiens qui se concentrent sur les priorités de la santé publique.

Impact de la recherche : une importante contribution

Au Canada, il existe peu d'exemples de programmes de formation en recherche appliquée au sein de la structure officielle de la santé publique. De nombreux programmes d'études supérieures dans les universités n'offrent que peu ou pas de liens avec la santé publique, les sujets de recherche des étudiants sont souvent en porte à faux avec les priorités de la santé publique, il manque de possibilités de formation continue et il y a peu de formation en matière de partage des connaissances ou en éthique de la recherche en santé publique.

Le programme 4P du Québec (promotion de la santé, prévention des maladies, politiques publiques saines) opte pour la tactique complètement opposée : il modifie la pondération de la formation, donc les boursiers doivent passer de 60 à 80 % de leur temps dans un organisme de santé publique plutôt que dans un milieu universitaire.

Ces organismes servent de laboratoires pour les étudiants qui sont intégrés aux équipes d'intervention et effectuent leur recherche sous la supervision conjointe d'une équipe de mentors des milieux universitaire et de la santé publique. Leurs thèses ou leurs recherches postdoctorales portent également sur des sujets qui représentent des priorités pour l'organisme lui-même. De plus, les boursiers participent à des séminaires mensuels d'une journée couvrant divers aspects de la recherche en santé publique, notamment l'éthique, la transdisciplinarité, le réseautage, l'application des connaissances, et à des séances de formation intensives hors site.

Par le truchement d'un travail continu, le programme 4P forme une nouvelle génération de chercheurs en santé des populations et publique afin qu'ils s'adaptent aux réalités changeantes en leur offrant une expérience pratique de travail dans un environnement transdisciplinaire où le réseautage et les partenariats sont importants. Le programme a créé des milieux de formation qui sont directement liés au domaine de la santé publique et aux besoins des responsables des politiques des services de santé. Cette formation enseigne aux nouveaux chercheurs à appliquer les outils qu'ils ont acquis pour s'attaquer aux thèmes de recherche les plus urgents, puis leur montre comment gérer et faire progresser leur carrière dans la recherche en santé publique grâce à un apprentissage permanent.

Depuis sa création, le programme 4P a financé près de 40 boursiers dans quinze disciplines. Des trente boursiers qui ont obtenu un diplôme depuis 2003, plus de la moitié travaillent maintenant en tant que chercheurs dans un milieu de santé publique, et la plupart des autres dans des universités où ils collaborent avec des organismes en santé publique. En augmentant grandement la capacité locale pour la recherche en santé publique, le programme 4P aide à fournir aux décideurs et aux praticiens les connaissances et les renseignements dont ils ont besoin pour faire face aux défis de plus en plus complexes du domaine de la santé publique au Canada.

Pour en savoir plus

Le site Web du programme de formation 4P présente de plus amples renseignements, y compris un dépliant téléchargeable. Le programme a également été présenté dans un éditorial de la Revue canadienne de santé publique.

Dre Kim Raine : Bâtir des communautés en santé

Thème de la recherche

Bâtir des communautés en santé, cela signifie : permettre et inciter les habitants à faire des choix santé. Ces choix n'existent que dans la mesure où ils sont abordables et accessibles.

Les disparités et les barrières physiques, économiques, sociales et politiques dans les communautés—comme l'absence de pistes cyclables et de sentiers sûrs ou le manque d'emplois—peuvent pousser les gens vers des choix malsains. Il est essentiel d'agir pour modifier ces environnements et créer une culture favorable à la santé.

Afin de cerner des pratiques et des façons de faire qui pourraient contribuer à bâtir des communautés en santé, la Dre Kim Raine, titulaire d'une chaire de recherche appliquée en santé publique , et son équipe ont étudié un certain nombre d'initiatives lancées dans le cadre du projet Healthy Alberta Communities (HAC) [Communautés de lAlberta en santé], en vue d'en déterminer l'impact sur le développement des capacités et l'amélioration des environnements.

En plus d'éclairer les décisions en matière de politique, de pratique et de recherche, les résultats de leurs travaux ont été utilisés dans la création d'une ressource multimédia en ligne à l'usage des praticiens de la promotion de la santé, et des organismes et leaders communautaires.

Cet outil interactif, appelé How to Create a Healthy Community: A Resource for Capacity Building in Health Promotion [Comment bâtir une communauté en santé : une ressource de renforcement des capacités dans la promotion de la santé], comporte deux composantes, chacune destinée à donner aux gens plus de pouvoir sur leur santé. La première est un outil d'évaluation conçu pour aider les gens à comprendre la santé générale de leur communauté; la deuxième est un modèle de développement des capacités de promotion de la santé, qui propose une marche à suivre, des trucs, des conseils et des outils pour améliorer la santé des communautés.

En se servant de leurs recherches pour cerner les meilleures pratiques applicables sur le terrain à différents types de « communautés » — des communautés géographiques jusqu'aux communautés organisationnelles ou sociales—la Dre Raine et son équipe travaillent à l'application des connaissances en Alberta et ailleurs.

Impact de la recherche

Affiliés au Centre d'études en promotion de la santé de l'École de santé publique de l'Université de l'Alberta, les HAC sont des projets communautaires visant à réduire les facteurs de risque de certaines maladies chroniques. Leur but est de faciliter les choix santé dans le quotidien des habitants de quatre communautés : Bonnyville, St. Paul, Norwood/North Central Edmonton et Medicine Hat.

Les HAC ont vu le jour en 2004 avec les fonds du ministère de la Santé et du Bien-être de l'Alberta, qui y a investi 3 millions de dollars sur cinq ans afin de soutenir la création et la mise sur pied de partenariats concertés et viables pour améliorer la santé des communautés. Même si les partenariats variaient quant à leurs thèmes — allant des jardins communautaires jusqu'aux coalitions pour le transport actif — tous encourageaient les communautés à s'engager dans l'établissement de leur propre orientation en misant sur l'expérience et l'expertise de leurs citoyens, de leurs organismes communautaires et de leurs élus.

Dans ces efforts, la chaire avait pour rôle de contribuer à la collecte et à l'utilisation de données probantes sur l'impact des initiatives pour influer sur les valeurs, changer les environnements et créer une culture de vie saine. La Dre Raine et son équipe, dans l'exécution du volet « collecte de données » de leur mandat, se sont servis d'outils d'évaluation validés pour documenter le niveau et la nature des capacités communautaires existantes, ainsi que les changements dans les environnements communautaires. Ensuite, selon une approche d'étude de cas, ils ont examiné le processus de développement des capacités tel que vécu par les coordonnateurs communautaires en prévention des maladies chroniques.

Bon nombre des initiatives créées avec les fonds des HAC se poursuivent maintenant sous la direction des communautés. La viabilité de ces projets a conduit à la création de la ressource en ligne, qui vise à aider d'autres communautés à concevoir leurs propres interventions de promotion de la santé.

Le modèle des HAC est maintenant intégré aux pratiques de promotion de la santé au niveau communautaire dans tout le système de santé de l'Alberta. Les leçons tirées du projet ont aussi inspiré la création de l'Alberta Policy Coalition for Cancer Prevention [Coalition stratégique de l'Alberta pour la lutte contre le cancer], un autre partenariat communauté-université-gouvernement visant à réorienter les politiques vers la prévention des maladies chroniques, et auront probablement un impact sur la santé de populations ailleurs au pays.

Pour en savoir plus

Pour plus d'information, consultez le site Web des HAC (en anglais seulement).

Dre Elizabeth Saewyc : Intégrer le développement sain à la planification de la santé des jeunes

Domaine d'intérêt

La planification de la santé de la population se concentre habituellement sur la prévention des comportements à risque, comme le tabagisme et les blessures causées par des accidents. Mais le simple fait de réduire les risques ne permet pas d'être en meilleure santé. De nombreuses approches positives peuvent être utilisées pendant les années les plus cruciales du développement d'un enfant afin d'améliorer la santé au cours de la vie.

La Dre Elizabeth Saewyc, titulaire d'une chaire de recherche appliquée en santé publique, a consacré une grande partie de sa carrière à la détermination, à la promotion et à l'évaluation des facteurs positifs qui mènent à un développement sain chez les jeunes. C'est grâce à son expérience en tant qu'infirmière de la santé publique et chercheuse dans ce domaine qu'elle s'est vu confier, par le ministère de la Santé de la Colombie-Britannique, le mandat de mener un examen des données sur les interventions auprès de la population visant à favoriser le développement sain des enfants et des jeunes.

Cet examen est l'un des 21 examens commandés pour l'élaboration des lignes directrices du programme modèle de base que les autorités régionales de la santé de la Colombie-Britannique devront utiliser pour la planification de programmes, l'établissement des priorités et l'évaluation au cours des cinq prochaines années. Alors que les autres examens portaient principalement sur les interventions visant à réduire les risques, l'étude de la Dre Saewyc constituait un changement de paradigme en favorisant les facteurs de protection et les comportements sains pour une croissance en santé.

Les lignes directrices qui se sont dégagées de cet examen visent à maximiser le développement physique, émotionnel, cognitif et social sain des enfants et des adolescents âgés de 6 à 19 ans. Elles recommandent des pratiques exemplaires et prometteuses fondées sur des données probantes, et ce, dans quatre domaines : leadership et défense des droits; promotion de la santé; initiatives de prévention et détection précoce des risques ou de la vulnérabilité; surveillance, suivi et évaluation de programmes.

Approuvée par le Ministère et diffusée aux autorités de la santé à l'échelle de la province, cette initiative pourrait influer sur les programmes de santé visant environ un demi-million d'enfants et de jeunes en Colombie-Britannique et servir de modèle pour d'autres régions du Canada.

Impact de la recherche : une importante contribution

L'examen mené par la Dre Saewyc est le fruit d'efforts importants menés par la McCreary Centre Society, un organisme à but non lucratif, pour améliorer la santé publique et les connaissances communautaires sur les facteurs de protection, la réduction des risques et le développement sain des jeunes en Colombie-Britannique. Ces efforts comprenaient des conférences et des présentations interdisciplinaires portant sur des questions comme la résilience, les transitions vécues par les adolescents, les jeunes vulnérables, le risque repensé, ainsi que la publication d'un certain nombre de rapports de recherche conviviaux sur le sujet — la plupart de ces rapports ont été rédigés ou corédigés par la Dre Saewyc, qui est directrice de recherche pour la McCreary Centre Society.

La titulaire de la chaire de recherche appliquée en santé publique a également fourni son expertise pour le programme modèle de base en participant au groupe de travail pendant les neuf mois au cours desquels les lignes directrices ont été élaborées. En plus de fournir des recommandations relatives aux pratiques exemplaires, le groupe avait pour tâche de déterminer des indicateurs appropriés pour évaluer les progrès et les résultats. Il s'agissait d'un défi important, puisque le suivi porte habituellement sur la réduction des effets négatifs plutôt que sur l'obtention de résultats positifs pour le développement. L'enquête provinciale sur la santé des adolescents en Colombie-Britannique, menée par la titulaire de la chaire de recherche, a fourni un certain nombre de mesures utile à cet effet, notamment des indicateurs de facteurs de protection comme la famille, l'école et les liens culturels, les activités parascolaires et les attitudes saines adoptées par les pairs.

Un certain nombre d'autres ministères et organismes responsables des enfants et des adolescents en Colombie-Britannique ont adopté l'approche novatrice du programme en ce qui concerne les indicateurs et les facteurs de protection. Par exemple, les indicateurs ont été intégrés au rapport annuel de l'agent de santé provincial sur l'état de santé des enfants de la province et font partie de la méthode de surveillance du tout dernier plan d'action du ministère du Développement de l'enfance et de la famille, ainsi que du plan décennal de la province en matière de santé mentale. Le bureau du représentant des enfants et des jeunes de la Colombie-Britannique (une entité indépendante qui offre du soutien aux personnes qui ont affaire aux organismes de protection de la jeunesse) a récemment demandé des données sur ces indicateurs pour son rapport intitulé Growing Up in BC.

Entre le ferme soutien démontré par les soignants de première ligne lors des consultations et l'intérêt généré dans les autres ministères et organismes depuis son adoption, le programme modèle de base pour le développement sain des enfants et des jeunes en Colombie-Britannique prouve que le fait de mettre l'accent sur des mesures positives de planification de la santé de la population est une nécessité attendue depuis longtemps.

Pour en savoir plus

Savoir davantage sur le UBC Stigma and Resilience Among Vulnerable Youth Consortium (en anglais seulement).

Savoir davantage sur la McCreary Centre Society (en anglais seulement).

Dre Jan Sargeant — REFLECT : réflexion sur les rapports portant sur les essais cliniques menés dans le domaine vétérinaire

Domaine d'intérêt

Les maladies d'origine alimentaire, comme la salmonellose, et d'autres maladies transmissibles aux êtres humains par les animaux présentent un risque important pour la santé de la population. Les essais cliniques visant à évaluer l'efficacité des médicaments et d'autres interventions pour maîtriser ces maladies sont essentiels afin d'assurer la salubrité de l'approvisionnement alimentaire au Canada.

Les synthèses d'essais cliniques sont une source précieuse d'information. Cependant, des incohérences dans la manière dont les essais sont rapportés peuvent nuire à la qualité des données fournies. Pour pallier ce problème, des lignes directrices normalisées sur la présentation des rapports relatifs aux soins de santé des êtres humains sont entrées en vigueur au Canada en 1996, lorsque l'énoncé CONSORT (Consolidated Standards of Reporting Trials) a été publié pour la première fois.

Prenant conscience que des problèmes similaires existaient également dans les essais cliniques sur les animaux d'élevage et la salubrité des aliments, la Dre Jan Sargeant, titulaire d'une chaire de recherche appliquée en santé publique, a mené une initiative visant à élaborer les premières lignes directrices sur la présentation de rapports dans le domaine de la médecine vétérinaire.

Grandement appuyé par différents intervenants au Canada et aux États-Unis, le nouvel énoncé REFLECT (Reporting Guidelines for Randomized Controlled Trials for livestock and food safety) aura certainement d'importantes répercussions sur les chercheurs, les praticiens et les décideurs de ce domaine important, et au bout du compte, sur la santé des Canadiens.

Impact de la recherche : une importante contribution

En 2008, la Dre Sargeant a réalisé une série d'évaluations de la qualité des rapports d'essais cliniques menés dans plusieurs secteurs de la médecine vétérinaire. Elle a découvert des incohérences substantielles dans les rapports d'essais cliniques portant sur la salubrité des aliments, les animaux d'élevage et les animaux de compagnie à la ferme. Dans de nombreux cas, les rapports n'étaient pas suffisamment détaillés pour résumer les données et permettre des conclusions précises relativement à une intervention en particulier.

Pour en arriver à l'élaboration de l'énoncé REFLECT, on a d'abord publié plusieurs articles et fait de nombreuses présentations afin d'accroître la sensibilisation à la piètre qualité des rapports sur les essais menés dans le domaine vétérinaire et sur ceux portant sur la salubrité des aliments. Le but de ces premières étapes était d'obtenir du soutien pour trouver une solution au problème.

L'énoncé CONSORT a fourni une base solide pour l'élaboration des nouvelles lignes directrices, compte tenu de l'impact prouvé qu'il a eu sur la qualité des rapports d'essais cliniques dans le domaine de la médecine humaine. En se fondant sur cette information comme point de départ, la Dre Sargeant et la Dre Annette O'Connor (Université d'État de l'Iowa) ont ensuite mis sur pied un comité directeur et ont organisé une réunion de concertation afin d'obtenir l'avis d'experts de différentes disciplines sur la voie à suivre.

L'initiative de créer, publier et disséminer l'énoncé REFLECT a soulevé des questions et a donné lieu à des discussions multidisciplinaires portant sur la qualité des rapports au sein de la profession vétérinaire. En favorisant l'établissement de partenariats solides et durables entre les communautés historiquement distinctes que sont le milieu de la santé humaine et celui de la santé animale, tout en encourageant la recherche intégrée, la sensibilisation et l'application des connaissances, l'initiative permet d'accroître de façon importante la capacité à lutter contre les maladies d'origine alimentaire et autres zoonoses.

L'énoncé REFLECT a reçu un appui sans précédent et l'approbation de revues à comité de lecture, ainsi que du financement d'un grand nombre d'organisations gouvernementales et non gouvernementales au Canada et aux États-Unis. Plusieurs collèges vétérinaires se sont dit intéressés à utiliser l'énoncé comme outil d'enseignement; la Dre Sargeant collabore actuellement avec certains d'entre eux pour élaborer du matériel de formation fondé sur ces lignes directrices et destiné aux étudiants diplômés.

Selon les chercheurs, l'amélioration de la manière dont sont menés les essais cliniques dans le domaine aura des répercussions positives sur la profession vétérinaire, les études en médecine vétérinaire et aux cycles supérieurs, les disciplines touchées par les essais cliniques en salubrité alimentaire et la recherche dans ces domaines. L'énoncé aura même des répercussions sur les organismes de réglementation et de santé publique qui utilisent les données recueillies pendant ces études, et finalement, permettra d'améliorer la santé de la population grâce à la production d'une grande quantité d'aliments sains.

Pour en savoir plus

Pour en savoir davantage sur l'énoncé REFLECT, veuillez consulter le site de REFLECT (en anglais seulement) ou le site de Equator Network (en anglais et en espagnol).

Savoir davantage sur le Centre de santé publique et de zoonoses (en anglais seulement).

Dre Jean Shoveller : Cartographier les disparités en cause dans la grossesse chez les adolescentes en Colombie-Britannique

Domaine d'intérêt

Les facteurs sociaux — de l'éducation à l'origine ethnique en passant par le revenu et la culture— déterminent les endroits où nous vivons et influent sur notre expérience personnelle de même que sur les résultats en matière de santé à ces endroits. Des variations dans les facteurs sociaux survenant d'un endroit à l'autre peuvent avoir une incidence sur de nombreux aspects, allant des maladies cardiaques aux taux de grossesse précoce.

En tant que titulaire d'une chaire en santé publique appliquée, la Dre Jean Shoveller s'intéresse particulièrement aux résultats en matière de santé sexuelle et de la reproduction chez les jeunes, et cet intérêt l'a amenée à animer un projet novateur visant à cartographier les facteurs sociaux qui influent sur la santé sexuelle des jeunes en Colombie-Britannique.

La Youth Sexual Health Team (YSHT) [Équipe de la santé sexuelle des jeunes] offre un nouveau point de vue sur les facteurs associés aux disparités observées dans les résultats en matière de santé sexuelle chez les jeunes dans des collectivités des quatre coins de la Colombie-Britannique. Cette équipe dirige la Youth Sexual Health Mapping Initiative [Initiative de cartographie de la santé sexuelle des jeunes], qui a produit une série de cartes qui offrent une perspective unique sur les manières dont les conditions de vie des populations ont une incidence sur la contraception à l'échelle de la province.

Cette initiative a pour objectif de permettre aux chercheurs, aux responsables des politiques et aux fournisseurs de services d'aborder la grossesse chez les adolescentes avec plus d'efficacité en s'attaquant aux disparités sociales et structurelles qui contribuent aux résultats négatifs en matière de santé sexuelle, et en améliorant l'accès aux moyens de contraception ainsi qu'à d'autres services de santé sexuelle.

Impact de la recherche : une importante contribution

Les cartes sont des outils simples, mais très efficaces. Celles de la YSHT illustrent comment les écarts observés dans la répartition des conditions sociales, économiques et environnementales entre diverses zones géographiques, culturelles et sociopolitiques peuvent engendrer des inégalités.

Avec un financement provenant de la chaire, la YSHT a utilisé plusieurs bases de données et des technologies des systèmes d'information géographique, afin de créer des cartes de l'utilisation de moyens de contraception chez les jeunes de 10 à 24 ans, pour la période de 1996 à 2003.

Ces cartes sont une représentation graphique de la relation entre les modèles d'utilisation de la contraception et diverses variables sociales, dont les familles monoparentales, le faible revenu, la composition des ménages, le nombre de déménagements effectués au cours de la dernière année, et la proportion de jeunes de 18 ans de la région qui ne sont pas diplômés. En outre, ces cartes montrent comment l'utilisation de contraceptifs hormonaux et la grossesse chez les adolescentes ont changé au fil du temps, à l'intérieur des régions géographiques et entre celles-ci, par groupe d'âge. Deux études connexes, financées par les IRSC et réalisées au même moment que le projet de cartographie, étaient centrées sur l'utilisation de moyens de contraception par les jeunes dans la région de l'Autorité sanitaire du Nord. Avec la collaboration d'intervenants locaux, ces études supplémentaires ont produit de précieux renseignements que l'on utilise actuellement pour interpréter des tendances générales révélées par les cartes ainsi que pour élaborer des modes d'intervention qui tiennent compte du contexte local.

Par exemple, les cartes et le travail ethnographique de terrain (p. ex. des entrevues réalisées auprès des jeunes, des observations systématiques) ont permis d'obtenir des données détaillées sur les obstacles structurels qui limitent l'accès à la contraception (p. ex. un manque de moyens de transport, des horaires d'ouverture limités des cliniques). Ces renseignements sont utiles pour illustrer à la fois les correspondances et les divergences entre les endroits où les jeunes passent leur temps et les endroits où l'on fournit des services de santé sexuelle. S'appuyant sur ces données, la YSHT et les décideurs locaux travaillent de concert pour harmoniser davantage l'emplacement des services cliniques avec les zones des villes où les jeunes se tiennent habituellement (p. ex., près de leur école). En outre, les horaires des cliniques ont été mieux adaptés à l'emploi du temps des jeunes (p. ex. ouverture durant la période de midi ainsi qu'après l'école) et l'on a apporté des modifications importantes au décor des cliniques (p. ex. des aménagements pour favoriser la confidentialité, des affiches axées sur les jeunes). L'équipe travaille également en partenariat avec des pharmaciens communautaires, afin de rendre les pharmacies conviviales pour les jeunes. Les pharmaciens exécutent les ordonnances de contraceptifs et sont également les principaux fournisseurs de condoms dans de nombreuses collectivités. Les pharmacies sont donc un lieu d'intervention important.

Les cartes seront rendues publiques au début de 2011, et la Chaire travaille de concert avec de multiples partenaires, dont le BC Centre for Disease Control [Centre de lutte contre les maladies de la C.-B.], OPTions for Sexual Health [Options pour la santé sexuelle] et le médecin hygiéniste en chef de la Colombie-Britannique, afin d'interpréter et d'appliquer les données probantes mises en évidence sur les cartes de la YSHT. L'équipe collabore également avec le Centre de lutte contre les maladies de la C.-B pour illustrer les modèles géographiques d'autres indicateurs de la santé des jeunes, comme les infections transmissibles sexuellement, et lancer, en Colombie-Britannique, un nouveau programme en ligne sur la santé sexuelle. De plus, la YSHT offre une occasion unique et importante de caractériser la prestation des services dans le domaine de la santé sexuelle des jeunes en Colombie-Britannique et d'établir des liens avec les principaux intervenants, afin de mieux répondre aux besoins des jeunes et d'obtenir des résultats.

Pour en savoir plus

Pour en apprendre davantage, visitez site Web de la YSHT (en anglais seulement) ou le site de University of British Columbia (en anglais seulement).

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