Réponse et plan d'action des IRSC - Recommandations du Comité d'examen international 2011
Introduction et réponse globale
Étant parvenus à leur dixième année d'existence, et conformément à leur responsabilité en vertu de leur loi constitutive, les IRSC, par l'entremise de leur conseil d'administration, ont commandé un deuxième examen international de l'organisation. Cet examen portait sur les questions globales qui suivent :
- Les IRSC ont-ils réussi à remplir leur mandat tel qu'il est défini dans la Loi sur les IRSC?
- Comment les IRSC peuvent-ils mieux remplir leur mandat?
Un prestigieux groupe constitué de onze chefs de file mondiaux de la recherche en santé et dirigé par le Dr Elias Zerhouni, ancien directeur des National Institutes of Health des États-Unis, a procédé à cette évaluation. L'examen international de 2011 a eu lieu à Ottawa, en février et en mars 2011. Le Dr Zerhouni a présenté les conclusions et les recommandations au conseil d'administration des IRSC en juin 2011.
Le Comité d'examen international a conclu que les IRSC remplissent leur mandat et contribuent à améliorer la santé de la population canadienne. Le Comité d'examen international a fait 16 recommandations précises dans les domaines suivants :
- Gouvernance et gestion
- Programmes de recherche, évaluation par les pairs et renforcement des capacités
- Application des connaissances et sensibilisation du public
- Paramètres de rendement et évaluation
- Panorama canadien de la recherche
Le conseil d'administration s'est réuni en août 2011 pour étudier sa réponse aux recommandations du Comité d'examen international et offrir une orientation stratégique à la direction pour l'établissement d'un plan d'action correspondant, dans le contexte des perspectives économiques mondiales actuelles. Dans l'ensemble, le conseil d'administration est d'accord sur l'esprit et l'orientation des recommandations. Il continuera de surveiller et de guider la direction, sur le plan stratégique, à mesure qu'elle mettra en oeuvre le plan d'action et rendra compte des progrès.
Le conseil d'administration reconnaît le leadership exceptionnel exercé par les directeurs scientifiques, et il les remercie. Il remercie également le Dr Zerhouni, les membres du Comité d'examen international et les équipes d'examen des instituts, ainsi que toutes les personnes qui ont participé à l'examen pour leur précieux apport à cet important processus.
Les recommandations du Comité d'examen international de 2011 sont énumérées ci-après, en italique, regroupées sous des thèmes généraux. Chaque observation est suivie par un résumé de la réponse des IRSC.
Gouvernance et gestion
« Le conseil d'administration doit mettre sur pied un groupe de travail qui évaluera périodiquement (tous les trois à cinq ans) la pertinence de chacun des instituts des IRSC. »
Le conseil d'administration formera un groupe de travail pour examiner les mandats et la pertinence des instituts des IRSC. Ce groupe de travail sera formé à l'automne 2011.
« Inclure des membres du public au sein du conseil d'administration. Il faudrait aussi envisager de créer une structure consultative parallèle qui permettrait d'accroître la participation d'organismes bénévoles. »
Les membres du conseil d'administration des IRSC sont nommés par le gouverneur en conseil, et non par les IRSC. Les IRSC trouveront quand même des personnes possédant les qualités requises et recommanderont au ministre de la Santé de les nommer à leur conseil d'administration, pour que ce dernier puisse bénéficier de l'apport d'un plus vaste public. De plus, les IRSC élaboreront, d'ici à la fin de 2012, une stratégie d'engagement des citoyens où seront considérées de nouvelles approches pour favoriser la participation d'organismes bénévoles.
« Établir un bureau des affaires publiques et gouvernementales qui servirait l'ensemble des IRSC, mais qui aurait aussi du personnel pour aider les directeurs scientifiques à s'occuper des besoins ou des problèmes de communication propres à chaque institut. Ce bureau se chargerait aussi des communications avec les divers organismes gouvernementaux et le Parlement. »
Les IRSC modifieront leur structure organisationnelle afin de mieux appuyer les besoins de communication de chaque institut. Ils élaboreront également d'ici à la fin de 2012 une stratégie d'engagement des citoyens pour améliorer les communications avec les principaux groupes d'intéressés, dont divers organismes gouvernementaux et le Parlement.
« Le président des IRSC doit créer un poste de directeur adjoint des opérations et de la gestion. Étant donné l'importance pour les IRSC d'accroître la discussion avec d'autres organismes fédéraux et provinciaux en vue d'établir des liens de collaboration, de représenter les IRSC auprès de leurs nombreux intervenants, d'établir de nouveaux partenariats nationaux et internationaux, et d'améliorer le profil et l'influence des IRSC à l'échelle nationale, la création de ce poste permettrait au président d'accorder du temps à ces tâches, maintenant qu'il a stabilisé l'organisme et mis en place de solides processus internes. »
Le conseil d'administration ne croit pas que le contexte actuel de restrictions budgétaires est propice à la création d'un nouveau poste officiel de haut niveau aux IRSC. Toutefois, il reconnaît le besoin de restructurer les ressources centrales des IRSC pour assurer une meilleure participation des intéressés et des organismes gouvernementaux à l'échelon fédéral et provincial. Le conseil d'administration encouragera aussi le président à continuer de bâtir des relations innovantes avec les partenaires et décideurs nationaux et internationaux actuels et d'autres, nouveaux, et à rehausser le profil et l'influence des IRSC au niveau national et international.
Programmes de recherche, évaluation par les pairs et renforcement des capacités
« Les IRSC doivent étudier la possibilité d'attribuer des subventions à plus long terme aux chercheurs les plus performants au pays. Ils doivent aussi fusionner les comités de subventions pour en réduire le nombre et donner à chacun un mandat scientifique plus vaste, ce qui permettra d'atténuer les contraintes et de faire en sorte que les nouvelles propositions méritoires reçoivent toute l'attention voulue. »
Les IRSC conviennent avec le Comité d'examen international que les plus importantes subventions, qui sont de plus longue durée, devraient être accordées aux chercheurs les plus performants, dans tous les thèmes de recherche, au niveau national. Cette recommandation sera prise en compte dans la refonte en cours du programme ouvert de subventions de fonctionnement. Les IRSC reverront aussi la composition et le mandat des comités d'évaluation par les pairs en même temps qu'ils aboliront le collège des évaluateurs et apporteront des améliorations à l'évaluation par les pairs pour réduire la tâche des candidats et des évaluateurs.
« Effectuer périodiquement une planification exhaustive afin de déterminer les domaines de recherche ciblée prioritaires, puis lancer des appels à projets qui cadrent avec ces domaines prioritaires. Songer à créer un fonds commun qui servirait à financer certains de ces projets. »
Dans le cadre de la mise en oeuvre de leur plan stratégique, L'innovation au service de la santé, les IRSC ont amorcé une série de réformes du financement stratégique afin d'accroître la portée et l'impact de leurs investissements stratégiques. Ces investissements correspondent entre autres aux initiatives phares des IRSC, qui visent à donner suite aux priorités énoncées dans le plan stratégique, L'innovation au service de la santé. Les IRSC continueront sur cette base à travailler avec les intéressés pour déterminer les besoins à combler et les possibilités de guider les initiatives ciblées des IRSC afin qu'elles donnent lieu à des investissements stratégiques et à des résultats mesurables.
« Les IRSC doivent exploiter de nouveaux domaines de recherche qu'ils n'ont pas encore explorés, notamment les mathématiques, la physique, l'informatique, les sciences des matériaux, la bio-informatique et certaines branches du génie comme le génie biologique. Ils doivent penser à former des partenariats stratégiques, par exemple avec Génome Canada ou le CRSNG, pour favoriser l'élaboration d'une stratégie nationale en bio-informatique. Il pourrait également être intéressant d'explorer les domaines de l'écologie, de la recherche opérationnelle ou de l'étude de la complexité en général. »
Les IRSC travailleront étroitement avec le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI), Génome Canada et le Conseil national de recherches (CNR) pour catalyser la recherche multidisciplinaire et favoriser la convergence entre les disciplines à l'interface des mandats respectifs des organismes. Une attention particulière sera accordée aux domaines émergents ainsi qu'à ceux où il existe des besoins d'infrastructure communs.
« Mettre sur pied des centres d'excellence canadiens en recherche clinique et translationnelle qui recruteront la masse critique de scientifiques et aménageront les infrastructures de recherche (intégration horizontale) afin d'accélérer l'application des découvertes fondamentales chez l'humain et d'améliorer la pratique clinique et la santé communautaire. Mettre en oeuvre la Stratégie de recherche axée sur le patient. »
Les IRSC continueront de diriger et de coordonner les efforts nationaux pour mettre en oeuvre la Stratégie de recherche axée sur le patient du Canada. La stratégie assurera une meilleure intégration des données issues de la recherche et de la pratique clinique pour des résultats de santé et un système de soins de santé améliorés au Canada.
« Financer suffisamment les essais contrôlés randomisés pour s'assurer que la taille des échantillons et l'efficacité statistique sont adéquates. Compte tenu des restrictions budgétaires actuelles, il sera important pour les IRSC d'établir des priorités pour ne sélectionner que les essais susceptibles d'avoir un impact important. L'établissement de partenariats et d'ententes de collaboration internationaux constitue un moyen efficace de réduire les coûts. »
Les IRSC mettront en oeuvre la Stratégie de recherche axée sur le patient du Canada. Un élément clé de la Stratégie est la détermination et le soutien d'essais contrôlés randomisés en partenariat avec les principaux intervenants dans de multiples secteurs. Pour les grands essais multicentres, des mécanismes seront établis afin de classer et de sélectionner les demandes qui, outre qu'elles répondent aux critères de l'excellence scientifique, ont les plus grandes chances de conduire à des applications pratiques et d'avoir un impact.
« Les IRSC doivent travailler avec les universités canadiennes afin d'améliorer le cheminement de carrière des jeunes chercheurs. Il faut porter une attention particulière aux cliniciens-chercheurs qui doivent à la fois offrir des services cliniques et faire de la recherche. »
Les IRSC collaboreront avec les universités et les instituts de recherche en santé pour créer une filière de talents durable à toutes les étapes de la carrière. Créer et favoriser des cheminements de carrière appropriés pour les cliniciens-chercheurs est un des principaux résultats attendus de la Stratégie de recherche axée sur le patient du Canada.
Application des connaissances et sensibilisation du public
« Améliorer les relations avec l'industrie et les possibilités pour le Canada en encourageant la collaboration symbiotique auprès des chercheurs, des instituts, des universités et du gouvernement fédéral. Les IRSC devraient, dans leurs orientations stratégiques, mettre l'accent sur la création de nouveaux cheminements de carrière offrant plus de souplesse entre le milieu universitaire et le secteur privé. »
Les IRSC élaboreront d'ici la fin de 2012 une stratégie de commercialisation qui tiendra compte des recommandations du rapport Jenkins et complétera les mécanismes établis par le gouvernement pour stimuler l'innovation inspirée par l'entreprise. La stratégie portera sur des moyens de favoriser l'innovation résultant de l'initiative des chercheurs et d'accélérer la commercialisation de la recherche en santé tout en maintenant les normes d'éthique les plus strictes.
« Les IRSC doivent expérimenter différentes méthodes pour accroître la participation et la contribution du public et des patients à tous leurs processus (établissement des priorités, consultations sur les paramètres de recherche, décisions relatives au financement, groupes directeurs sur les essais). »
Les IRSC s'assureront que leur Stratégie d'engagement des citoyens traite de façons nouvelles et efficaces d'obtenir la participation du public et des patients à tous les niveaux de l'organisation.
« Créer des programmes viables qui permettront à long terme d'améliorer l'application des connaissances entre les chercheurs, les établissements, les IRSC et le public, et ce, à tous les échelons. »
Le conseil d'administration continuera de surveiller la mise en oeuvre du plan stratégique des IRSC, L'innovation au service de la santé, afin d'assurer l'intégration de l'application des connaissances dans les réformes nécessaires, l'engagement des intéressés, et le renouvellement de la stratégie d'application des connaissances des IRSC.
Paramètres de rendement et évaluation
« Les IRSC doivent élaborer un ensemble complet de paramètres de mesure et une stratégie d'évaluation rigoureuse qui serviront à l'évaluation périodique de leur travail par la direction de l'organisme et par les futurs comités d'évaluation internationale. »
Les IRSC termineront la mise en oeuvre du cadre de mesure du rendement et des résultats afin d'uniformiser une collecte et une analyse de données robustes. Le cadre guidera aussi de nouvelles approches pour l'élaboration et l'adoption de nouvelles méthodes d'évaluation qui aideront à rendre compte des résultats des investissements des IRSC dans la recherche en santé et de l'impact de ces résultats.
Panorama canadien de la recherche
« Les principaux organismes de financement canadiens, les ministères fédéraux concernés, les gouvernements provinciaux et le milieu universitaire doivent apporter les changements nécessaires à la structure et aux processus afin de simplifier le système actuel de financement des infrastructures, des salaires et des coûts indirects, qui est trop complexe. »
Les IRSC continueront de travailler de manière proactive avec tous les partenaires pertinents pour intégrer et coordonner les processus actuels et futurs. Une collaboration accrue entre les organismes est prioritaire.
« Les IRSC doivent mener une opération pancanadienne d'harmonisation des ensembles de données pour permettre les couplages à l'échelle nationale au profit de tous les instituts des IRSC et de l'entreprise de recherche canadienne en général. »
Les IRSC travaillent avec des partenaires fédéraux, provinciaux, territoriaux et internationaux afin d'établir des stratégies interdisciplinaires pour l'harmonisation des ensembles et bases de données, et l'échange et le couplage des données. Les IRSC miseront sur des initiatives comme l'Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement, qui se déroule de façon multilatérale dans les provinces, pour assurer l'interopérabilité des structures de TI ainsi que le couplage et l'harmonisation des données.
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