COVID-19
Passer par la recherche pour aider les jeunes à se remettre de la pandémie de COVID-19
Ces temps-ci, il n'est pas facile d'être jeune.
Même si les statistiques démontrent que les jeunes sont moins susceptibles de décéder de la COVID-19, la pandémie a tout de même des conséquences indirectes sur leur vieNote en bas de page 1. Et bien que certaines personnes mal intentionnées font la manchette pour avoir ignoré les directives de santé publique et causé de nouvelles éclosions, beaucoup plus de jeunes font tout en leur pouvoir pour protéger leur communauté, alors qu'ils ont déjà de la difficulté à vivre avec les conséquences sociales et économiques de leurs efforts.
« La pandémie a changé la vie de tous, mais certains changements touchent particulièrement les jeunes, explique le Dr Rod Knight, chercheur au Centre on Substance Use de la Colombie-Britannique et professeur adjoint au Département de médecine de l'Université de la Colombie-Britannique (UBC). Il y a beaucoup à assimiler en même temps, qu'on contracte le virus ou non. Nous savons déjà empiriquement que tous sont affectés négativement de façon différente et dans des mesures différentes, mais nous devons consigner des données probantes et non des données empiriques. »
Consigner ces données représente une première étape qui nous permettra d'en apprendre plus, et le Dr Knight dirige une nouvelle étude qui vise exactement cet objectif. En collaboration avec des partenaires au Canada et en France, son équipe suivra l'incidence des mesures de santé publique qui ont des conséquences – négatives ou positives – sur la vie des jeunes de moins de 30 ans dans les deux pays. L'équipe s'attend à en apprendre beaucoup sur les conséquences négatives liées à la perte d'emploi, aux perturbations dans l'éducation et les possibilités de formation, au retard de l'entrée sur le marché du travail et aux carrières interrompues, à l'isolement social, à la perte de réseaux de soutien, aux difficultés à se mettre en couple ou à maintenir une relation, mais ils espèrent aussi découvrir quels types de programmes et de financement ont produit les meilleurs résultats.
« D'après notre hypothèse de travail, les initiatives gouvernementales à grande échelle aident beaucoup à atténuer les pires conséquences de la pandémie sur les jeunes, mais il est peu probable qu'un gouvernement obtienne une note parfaite à cet égard, précise-t-il. Nous espérons déterminer quels investissements et quels programmes sont utiles, mais nous voulons aussi présenter des données sur les réalités de ces jeunes. Ces données aideront les responsables des politiques à avoir une meilleure idée de ce qu'il se passe dans leurs communautés et de l'étendue des répercussions sur la santé, mais elles encourageront aussi les gens à faire valoir leurs besoins. Le pouvoir vient des données. »
Le Canada et la France sont deux sujets d'expérience naturelle pour ce travail. Ce sont deux pays à revenus élevés, qui ont tous deux mis en place des mesures de santé publique assez strictes pour atténuer les répercussions de la crise et qui offrent un système de soins de santé public. Les différences contextuelles importantes entre les deux pays, comme les types de soutien financier et leur durée, et les programmes communautaires offerts aux citoyens, permettront aussi de comparer les résultats et de déterminer les mesures efficaces selon les différents groupes et les raisons de leur succès. En menant des sondages en ligne dans les deux pays, l'équipe récoltera des données sur l'ampleur des répercussions socioéconomiques sur les jeunes ainsi que sur l'état de leur santé mentale, sur des changements dans leurs habitudes de consommation (p. ex. une augmentation dans la consommation d'alcool), ainsi que sur leurs expériences de santé sexuelle.
« Nous nous intéressons aux jeunes, mais ce n'est assurément pas parce que les adultes de plus de 30 ans ne vivent pas de difficultés en ce moment, ajoute le Dr Knight. Nous avons besoin d'autant d'études sur différentes communautés et différents groupes d'âge qu'il est possible d'en produire pour nous permettre de nous adapter continuellement à la progression de la pandémie. L'objectif est de rassembler le plus d'information possible pour veiller à n'écarter aucune personne vulnérable lorsque nous, en tant que pays, mettons en place de nouvelles politiques, de nouveaux programmes, ou n'importe quel autre type de soutien ».
Pour veiller à ce que l'équipe recueille des données utiles et appropriées, un comité consultatif composé de jeunes collabore étroitement avec l'équipe du Dr Knight pour offrir un avis sur la forme des sondages et l'interprétation des résultats. Lorsque l'équipe sera prête à divulguer l'information récoltée aux responsables des politiques à l'échelle provinciale et nationale le printemps prochain (2021), les membres du comité consultatif aideront aussi à analyser adéquatement les résultats pour créer un contenu qui sera aussi utile et significatif pour d'autres jeunes.
« Nous ne voulons pas récolter ces données et passer à autre chose, insiste-t-il. Nous aimerions beaucoup voir des jeunes les utiliser pour devenir spécialistes des interventions efficaces, et du même coup nous encourager à redoubler d'efforts pour changer les interventions qui ne le sont pas ».
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