Trouver des moyens de lutter contre les infections les plus difficiles à traiter
Pendant des décennies, nous nous sommes fiés aux antibiotiques pour traiter et éradiquer les infections bactériennes. Or, lorsque de tels traitements échouent, les conséquences peuvent être dévastatrices. L’espèce bactérienne Pseudomonas aeruginosa, par exemple, est tristement célèbre pour les infections chroniques qu’elle cause, infections qui sont extrêmement résistantes aux antibiotiques actuels. Elle profite de lésions comme des coupures et des brûlures pour provoquer des infections cutanées difficiles à traiter et s’attaque aux poumons des personnes atteintes de fibrose kystique ou d’autres personnes vulnérables, comme les patients sous assistance respiratoire.
Stimulée par le désir de comprendre les mécanismes de l’infection bactérienne et de trouver des solutions à l’échec des traitements, la Dre Dao Nguyen, professeure adjointe à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université McGill, étudie les infections chroniques qui résistent à l’antibiothérapie. P. aeruginosa ne semble pas avoir recours aux mécanismes habituels contre les antibiotiques, c’est-à-dire acquérir des gènes de résistance de ses voisines ou subir des mutations génétiques. En effet, lorsque cette bactérie se multiplie dans certaines conditions, elle devient plutôt « indifférente » aux médicaments, un phénomène appelé « tolérance aux antibiotiques ».
Grâce au soutien financier des IRSC, la Dre Nguyen explique que son groupe et elle « veulent comprendre les mécanismes de la tolérance aux antibiotiques afin de trouver des moyens de sensibiliser les bactéries de nouveau à ces médicaments et ainsi d’accroître leur vulnérabilité. »
La Dre Nguyen et son équipe ont récemment démontré comment P. aeruginosa modifie son enveloppe cellulaire en réaction à des perturbations et réduit ainsi sa perméabilité aux antibiotiques. Elles ont cerné des fonctions cellulaires contribuant à cette réaction qui pourraient servir de base à la mise au point d’antibiotiques efficaces. En définitive, l’équipe souhaite aider à créer la prochaine génération d’antibiotiques qui cibleront les infections bactériennes les plus difficiles à traiter et sauveront ainsi des vies.
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