Lauréat du Prix Bhagirath-Singh de début de carrière en recherche sur les maladies infectieuses et immunitaires 2021
Lyle McKinnon
Tous les tissus doivent pouvoir réagir à des infections potentiellement dangereuses, comme le nouveau coronavirus, le VIH et bien d'autres, tout en maintenant ou en retrouvant un état d'homéostasie (état stable assurant les fonctions normales comme la respiration et la reproduction) et en demeurant résilients face aux agressions externes risquant de perturber cet état et de provoquer l'inflammation. L'inflammation, quoique nécessaire pour monter une réponse immunitaire efficace, peut nuire à l'hôte si elle est excessive ou prolongée. Notre groupe de recherche a démontré que l'inflammation dans le vagin, caractérisée par des niveaux élevés de protéines de communication appelées cytokines, peut être un prédicteur de risque accru d'infection au VIH en cas d'exposition au virus. L'inflammation est aussi plus intense chez les femmes ayant subi des complications à l'accouchement. Ainsi, une solution pour améliorer la santé des femmes pourrait être de contenir l'inflammation dans des limites normales. Étant donné que l'inflammation peut être causée par une multitude d'agressions, un moyen de la combattre est d'exploiter les mécanismes de l'hôte qui régulent naturellement l'inflammation.
Notre projet est axé sur un type de cellule immunitaire appelé « cellules T régulatrices » (Treg), dont le rôle dans les tissus consiste à contenir les réponses immunitaires excessives pouvant nuire à l'hôte. Nous avons démontré dans une petite étude pilote que des niveaux élevés de Treg dans la cavité vaginale étaient associés à une inflammation moins intense. Notre but est donc de travailler à partir de cette conclusion pour accomplir trois choses. Premièrement, nous étudierons plus en détail les Treg dans la cavité vaginale afin de déterminer les types et les origines des Treg qui contrôlent le mieux l'inflammation dans le vagin, ainsi que les mécanismes de contrôle. Ensuite, nous étudierons de jeunes Ougandaises afin de déterminer si, à long terme, des niveaux élevés de Treg vaginales peuvent limiter les réactions inflammatoires dans le vagin. Enfin, nous déterminerons si l'introduction de Treg dans la cavité vaginale de souris peut prévenir les réactions inflammatoires excessives. En définitive, ces travaux visent à trouver de meilleures stratégies de prévention du VIH pour les femmes à risque de contracter le virus.
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