Ce que nous avons entendu : rapport provisoire sur l’échange de connaissances
Rapport résume l’atelier annuel – Subvention d’équipe : Partenariats pour l’évaluation des politiques sur le cannabis
Date : 22 novembre 2021
L’heure : 13h-16h HNE
Le financement des Partenariats pour l’évaluation des politiques sur le cannabis a été assuré par :
Instituts de recherche en santé du Canada
Les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) savent que la recherche a le pouvoir de changer des vies. En tant qu'organisme fédéral chargé d'investir dans la recherche en santé, ils collaborent avec des partenaires et des chercheurs pour appuyer les découvertes et les innovations qui améliorent la santé de la population et le système de soins du Canada.
Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies des IRSC
L'Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies des IRSC (INSMT des IRSC) investit dans la recherche fondamentale et clinique sur l'encéphale et la moelle épinière afin de promouvoir la compréhension des fonctions cognitives, affectives et sensorimotrices. Les progrès dans ces domaines assureront un meilleur avenir aux Canadiens qui vivent avec un trouble neurologique ou un problème de santé mentale.
Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances
Le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS) est le seul organisme canadien titulaire d’un mandat législatif national visant à réduire les méfaits liés à l’alcool et aux autres substances sur la population canadienne. Le CCDUS a été créé par une loi du Parlement afin de fournir un leadership national pour aborder la consommation de substances au Canada. À titre d’organisme digne de confiance, il offre des conseils aux décideurs partout au pays en profitant du pouvoir des recherches, en cultivant les connaissances et en rassemblant divers points de vue. Le CCDUS assume plusieurs fonctions stratégiques de base, dont offrir un leadership national, établir des partenariats stratégiques, faire progresser les recherches et mobiliser les connaissances.
Instituts de recherche en santé du Canada
160, rue Elgin, 9e étage
Indice de l’adresse 4809A
Ottawa (Ontario) K1A 0W9
Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies des IRSC
Université de Calgary, Cumming School of Medicine
Heritage Medical Research Building, Pièce 172
3330 Hospital Drive NW
Calgary (Alberta) T2N 4N1
Cette publication a été produite par les IRSC mais les opinions exprimées ici ne reflètent pas nécessairement celles des IRSC.
Table des matières
- Introduction
- Objectifs de l’atelier
- Programme | 22 novembre 2021
- Mises à jour et période de questions
- Évaluation de l’impact des politiques locales, provinciales et nationales relatives au cannabis sur les jeunes dans le système COMPASS
- Triangulation de données probantes pour évaluer l’impact de la politique ontarienne en matière de cannabis
- Impact d’une politique provinciale relative au cannabis sur la conduite avec facultés affaiblies
- Évaluation de la politique ontarienne sur le cannabis
- Processus intégré et évaluation des résultats des politiques de légalisation du cannabis à Terre-Neuve-et-Labrador pour examiner les effets sur la santé et la sécurité publiques de la réglementation en matière de ventes, de consommation et d’application
- Panel Reflections and Discussion
- Conclusion
- Liste des présentateurs
- Annexe : Produits de mobilisation des connaissances sélectionnés
- Évaluation de l’impact des politiques locales, provinciales et nationales relatives au cannabis sur les jeunes dans le système COMPASS
- Impact d’une politique provinciale relative au cannabis sur la conduite avec facultés affaiblies
- Évaluation de la politique ontarienne sur le cannabis
- Processus intégré et évaluation des résultats des politiques de légalisation du cannabis à Terre-Neuve-et-Labrador pour examiner les effets sur la santé et la sécurité publiques de la réglementation en matière de ventes, de consommation et d’application
- Contactez-nous
Introduction
Aperçu
Entrée en vigueur en octobre 2018, la Loi sur le cannabis crée un cadre national strict qui régit la production, la possession, la distribution et la vente de cannabis au Canada.
Les diverses politiques liées au cannabis appliquées dans les provinces et territoires peuvent avoir un impact sur la santé de la population canadienne. Ces politiques doivent donc être soumises à une évaluation rigoureuse et coordonnée de leurs effets — à la fois positifs et négatifs — sur la santé, de sorte à maximiser les bienfaits du cannabis et en limiter les méfaits pour l’ensemble de la population.
Afin de répondre aux besoins en matière de données de recherche pour éclairer les modèles politiques et réglementaires actuels et futurs en ce qui a trait à la consommation de cannabis à des fins non médicales, le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS) et l’Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies des Instituts de recherche en santé du Canada (INSMT des IRSC) ont créé la possibilité de financement Partenariats pour l’évaluation des politiques sur le cannabis (PEPC). Financé par le CCDUS, le programme a été élaboré dans le cadre de la Stratégie de recherche intégrée sur le cannabis des IRSC.
Le programme PEPC soutient des projets qui évaluent et surveillent la mise en œuvre et les effets des politiques liées au cannabis à l’échelle provinciale et territoriale, dans le but de cerner les pratiques exemplaires tant du point de vue de la santé publique que de la sécurité publique. Ces travaux visent également à éclairer les échanges en cours sur les politiques et la réglementation dans l’ensemble des administrations, ainsi que l’examen législatif de la Loi sur le cannabis, prévu pour 2022.
Le 22 novembre 2021, les IRSC et le CCDUS ont organisé un atelier d’échange de connaissances pour les cinq projets financés dans le cadre du programme PEPC. Les équipes de recherche, qui en sont à la deuxième année de financement, ont présenté les conclusions provisoires de leurs projets. Plus de 90 chercheurs, responsables des politiques, décideurs, personnes pouvant témoigner de leur expérience personnelle, partenaires et autres utilisateurs des connaissances ont pris part à l’atelier.
Ce rapport résume les conclusions provisoires présentées par les équipes et les points de vue exprimés par un groupe d’experts constitué de responsables des politiques, de décideurs, d’utilisateurs des connaissances et de personnes pouvant témoigner de leur expérience personnelle.
Avertissement
L’information qui suit vise à résumer les propos entendus lors de l’atelier. Les IRSC ont fait tout en leur pouvoir pour transmettre ce texte pour examen aux participants aux projets et aux panélistes de l’atelier; toute erreur ou omission est non intentionnelle. Le présent rapport ne doit pas être considéré comme un compte rendu définitif des résultats provisoires des recherches. Pour obtenir l’information la plus récente sur les projets, les lecteurs sont priés de faire un suivi directement auprès des titulaires de subvention.
Objectifs de l’atelier
L’atelier visait principalement à :
- Présenter les mises à jour des projets de recherche et présenter les résultats provisoires;
- Soutenir l'engagement des équipes de recherche et des partenaires pour accroître l'impact de la recherche et des politiques; et
- Identifier les opportunités d’une application plus large des résultats pour éclairer les échanges stratégiques et réglementaire sur les politiques liées au cannabis dans tout le Canada.
Programme | 22 novembre 2021
Atelier annuel pour les Partenariats pour l’évaluation des politiques sur le cannabis
Coprésidents : Rita Notarandrea, Première dirigeante, Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS)
Samuel Weiss, Directeur scientifique, Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies des IRSC (IRSC-INSMT)
Heure (HNE) | Item | Intervenants |
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13:00 h - 13:15 h | Bienvenue, aperçu de la journée et présentations | Rita Notarandrea Première dirigeante, CCDUS |
13:15 h - 14:55 h | Mises à jour des projets et questions-réponses | Modératrice : Nina Cluny Directrice Adjointe, IRSC-INSMT |
13:15 h - 13:35 h | Évaluation de l'impact des politiques locales, provinciales et nationales sur le cannabis chez les jeunes dans le système COMPASS | Scott Leatherdale |
13:35 h - 13:55 h |
Triangulation des preuves pour évaluer l'impact de la politique sur le cannabis en Ontario | Tara Elton-Marshall, Lin Ying Lin, Robert Schwartz, Shawn O'Connor |
13:55 h - 14:15 h | L'impact de la politique provinciale sur le cannabis sur la conduite avec facultés affaiblies | Jeffrey Brubacher, Yue Yuan, Patrick Byrne |
14:15 h - 14:35 h | Évaluation de la politique sur le cannabis en Ontario | David Hammond |
14:35 h - 14:55 h | Une évaluation intégrée du processus et des résultats des politiques de légalisation du cannabis à Terre-Neuve-et-Labrador pour examiner les impacts sur la santé et la sécurité publiques des règlements sur les ventes, la consommation et l'application | Jennifer Donnan, Debbie Curtis |
14:55 h - 15:00 h | Pause Santé | |
15:00 h - 15:50 h |
Réflexions en panel et discussion ouverte Thèmes :
|
Modératrice : Panélistes : Michelle Fry François Gagnon Kira London-Nadeau Michael Nurse |
15:50 h - 16:00 h | Remarques de clôture | Samuel Weiss Directeur scientifique, IRSC-INSMT |
Mises à jour et période de questions
Lors de la séance, cinq équipes de recherche ont fait le point sur leur projet financé dans le cadre du programme Partenariats pour l’évaluation des politiques sur le cannabis, et les participants à l’atelier leur ont posé des questions. Nina Cluny, de l’INSMT des IRSC, a animé la séance.
Évaluation de l’impact des politiques locales, provinciales et nationales relatives au cannabis sur les jeunes dans le système COMPASS
Présentateur : Scott Leatherdale (chercheur principal)
Les objectifs de cette étude sont les suivants :
- Comprendre comment les changements réels apportés aux interventions à l’échelle locale, provinciale ou nationale sont liés aux changements dans la consommation de cannabis par les jeunes au fil du temps (par exemple, fréquence de la consommation et modes de consommation)
- Examiner comment les changements dans les résultats en matière de consommation de cannabis sont liés à la cooccurrence d’autres facteurs de risque majeurs modifiables des maladies chroniques et des problèmes de santé mentale chez les jeunes au fil du temps
En utilisant l’infrastructure de données existante fournie par l’étude de cohorte prospective COMPASS (en anglais seulement), l’équipe évalue les effets des changements apportés aux programmes, aux politiques et aux ressources relatifs au cannabis à l’intérieur et autour des écoles, à l’échelle provinciale et à l’échelle nationale, sur les comportements et les résultats liés au cannabis chez les jeunes.
Selon les constatations faites à mi-parcours, la consommation de cannabis chez les jeunes au Québec, en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique plafonne et commence même à décliner. L’équipe a signalé une légère hausse de l’usage du cannabis à titre expérimental immédiatement après la légalisation, mais n’a pas remarqué de changement important dans la consommation de ce psychotrope chez les jeunes au fil du temps. Depuis la légalisation, de nombreuses écoles ont mis en œuvre des programmes et des politiques visant à influer sur la consommation de cannabis par les étudiants. Des évaluations de ces mesures montrent qu’elles n’ont pas eu d’effet significatif sur l’usage du cannabis par les jeunes.
L’équipe a observé un recul important de cette consommation depuis le début de la pandémie de COVID-19. Selon les recherches actuelles, l’usage du cannabis commence sa remontée vers des taux antérieurs à la pandémie. Sa prévalence chez les jeunes demeure élevée au Canada par rapport à la situation dans d’autres pays, dont les États-Unis et l’Australie.
La pandémie de COVID-19 a eu une incidence sur la collecte de données (par exemple, les questions sur les sports universitaires, le sport intramural et les machines distributrices sur les campus ne sont plus pertinentes). La disponibilité d’indicateurs en lien avec la COVID-19 a engendré un nouveau volet de recherche qui se penche sur l’incidence des premières phases de la pandémie sur la consommation de cannabis par les jeunes.
Jusqu’à présent, l’équipe a déjà publié 15 articles dans des revues à comité de lecture (voir l’annexe pour une liste de produits de mobilisation des connaissances). Elle a mis en évidence ses activités de mobilisation auprès de cinq utilisateurs des connaissances : l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), le Centre de collaboration nationale des méthodes et outils, Santé publique Ontario (SPO), Ophea et le Homewood Research Institute (en anglais seulement). Elle poursuit sa collaboration avec les équipes du programme Partenariats pour l’évaluation des politiques sur le cannabis dirigées par les Drs David Hammond et Jennifer Donnan et avec l’Enquête sur les comportements de santé des jeunes d’âge scolaire.
Au cours de la prochaine année, l’équipe effectuera le suivi des plus récents cycles de collecte de données, y compris sur la consommation de cannabis en solitaire par les jeunes durant la COVID-19, la consommation d’alcool et de plusieurs psychotropes, et le rôle médiateur du vapotage. En outre, elle mobilisera des utilisateurs des connaissances pour satisfaire les besoins en matière de données, demandera le renouvellement du financement de ses activités opérationnelles et poursuivra sa participation au programme de stage de l’ASPC, qui permet à des étudiants des cycles supérieurs d’acquérir de l’expérience au sein d’un organisme fédéral.
Triangulation de données probantes pour évaluer l’impact de la politique ontarienne en matière de cannabis
Présentateurs : Tara Elton-Marshall (chercheuse principale), Lin Ying Lin (utilisatrice des connaissances), Robert Schwartz (chercheur principal), Shawn O’Connor (membre de l’équipe)
L’objectif principal de cette étude consiste à évaluer les effets recherchés et non recherchés des politiques en matière de cannabis en Ontario sur les résultats suivants :
- Consommation de cannabis (habitudes et troubles liés à la consommation de cannabis) et d’autres psychotropes, préjudices à autrui liés au cannabis et effets sur la santé mentale
- Effets sur les systèmes de soins de santé et de traitement
- Conduite avec les facultés affaiblies par le cannabis et blessures
- Façon dont la mise en œuvre des politiques peut atténuer les effets négatifs ou renforcer les effets positifs de la consommation de cannabis
Cette étude effectue l’analyse et la triangulation de constatations provenant de multiples sources de données, y compris des études dirigées par le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH), une étude de cohorte longitudinale de jeunes adultes consommateurs de cannabis, des entrevues avec des répondants clés et une enquête au point de vente qui examine la mise en œuvre de politiques de vente au détail et documente la publicité et la promotion des produits du cannabis.
Selon les constatations publiées dans le 2019 CAMH Monitor e-Report (en anglais seulement) [ PDF (12 Mo) - lien externe ], la proportion d’adultes ontariens qui avaient consommé du cannabis au cours des trois mois précédents et avaient signalé des problèmes de consommation a considérablement augmenté, passant de 5,8 % en 2004 à 13,6 % en 2019. Parmi les personnes qui avaient consommé du cannabis au cours des 12 mois précédents, les estimations de celles qui avaient connu des problèmes de consommation se sont fortement accrues, passant de 47,2 % en 2004 à 57,9 % en 2019. Ces hausses ont été observées tant chez les hommes que chez les femmes de 30 ans et plus. Le pourcentage des répondants qui avaient déclaré avoir conduit après avoir consommé du cannabis au cours des 12 mois précédents a augmenté au fil du temps (de 2002 à 2019), passant de 1,5 % en 2010 à 3,1 % en 2019. Environ 55 % des consommateurs de cannabis ont indiqué avoir augmenté leur usage depuis le début de la pandémie.
Les entrevues avec des répondants clés ont révélé que la COVID-19 avait retardé la mise en œuvre de politiques sur le cannabis et les mesures d’application de la loi. Les personnes interrogées se sont dites inquiètes du fait que des entreprises trouvent des moyens de commercialiser des produits du cannabis malgré les restrictions relativement draconiennes imposées à cet égard par les politiques. Elles ont fait part du besoin d’une meilleure sensibilisation aux bonnes pratiques de consommation (p. ex. les directives d’usage à faible risque) dans les commerces. Les gens ont également indiqué la nécessité d’une sensibilisation accrue en ce qui concerne le vapotage, en particulier chez les jeunes âgés de 18 ans et plus qui ne connaissent pas les directives d’utilisation sécuritaire et achètent leurs produits dans le marché noir. Il faut aussi conscientiser les gens aux différences entre la consommation de cannabis à des fins médicales et celle à des fins récréatives, étant donné que les deux sont souvent confondues.
L’enquête au point de vente au détail, qui n’est pas encore terminée, portera sur les produits, la promotion, les prix et les ventes, la mobilisation dans les médias sociaux et l’accès des jeunes. Elle s’intéressera aussi au degré de respect de la réglementation.
La pandémie de COVID-19 a eu une incidence sur plusieurs aspects de l’étude, y compris les entrevues avec des répondants clés et l’étude longitudinale des jeunes consommateurs de cannabis, qui n’a pas encore été lancée.
L’équipe continue de collaborer avec l’Unité des politiques et des programmes en matière de toxicomanie et de substances du ministère de la Santé de l’Ontario, le principal utilisateur des connaissances du projet, et avec l’équipe du Dr Jeffrey Brubacher (voir l’annexe pour une liste de produits de mobilisation des connaissances).
Parmi les prochaines étapes, on trouve la mise sur pied d’une cohorte de jeunes adultes pouvant témoigner de leur expérience personnelle (les jeunes conseillers de CAMH), le recours à d’autres sources de données ouvertes pour éviter le chevauchement des activités et l’exécution d’une analyse plus approfondie des données afin de tirer profit des constatations pour éclairer l’élaboration d’interventions de sensibilisation publique sur l’usage du cannabis et d’autres initiatives stratégiques en Ontario.
Impact d’une politique provinciale relative au cannabis sur la conduite avec facultés affaiblies
Présentateurs : Jeffrey Brubacher (chercheur principal), Yue Yuan (cochercheuse), Patrick Byrne (chercheur principal et utilisateur des connaissances)
Les principaux objectifs de ce projet sont les suivants :
- Préparer un rapport sur la prévalence des substances entraînant un affaiblissement des facultés chez les conducteurs et les passagers blessés en Colombie-Britannique et en Ontario
- Évaluer les effets de la politique routière de la Colombie-Britannique et de l’Ontario sur la conduite sous l’influence du cannabis
- Décrire et comparer la politique routière sur le plan de la conduite sous l’influence du cannabis en Colombie-Britannique et en Ontario
- Examiner les données sur un effet de substitution : les gens remplaceront-ils l’alcool par le cannabis lorsque le cannabis sera plus facilement accessible; y aura-t-il une diminution des collisions liées à l’alcool?
L’approche adoptée dans le cadre cette étude comprend des analyses toxicologiques (cannabis, alcool et autres drogues) en prélevant des échantillons de sang auprès des conducteurs et des passagers blessés admis au service d’urgence de six hôpitaux (quatre en Colombie-Britannique et deux en Ontario). La prévalence sera indiquée (nombre de résultats positifs suivant un test de dépistage du cannabis, d’alcool et d’autres psychotropes chez les conducteurs et les passagers) et comparée (conducteurs par rapport aux passagers et conducteurs par rapport à la population générale). L’équipe analyse des rapports de collisions survenues avant et après la légalisation du cannabis afin de déterminer l’effet de la légalisation du cannabis sur les collisions liées à l’alcool.
La pandémie de COVID-19 a eu une incidence importante sur le projet et retardé la consultation de dossiers médicaux, le prélèvement d’échantillons de sang dans les hôpitaux et l’obtention de données robustes sur les passagers.
Les résultats préliminaires des analyses toxicologiques réalisées entre janvier 2018 et aujourd’hui montrent que le tétrahydrocannabinol (THC), principal composant psychoactif du cannabis, constitue le psychotrope détecté le plus souvent chez les conducteurs en Colombie-Britannique et en Ontario. Cependant, la plupart des conducteurs ayant obtenu un résultat positif au test du THC présentaient de faibles niveaux de THC (≥ 2 nanogrammes [ng] par millilitre [ml] de sang), ce qui ne témoigne pas nécessairement d’une consommation récente de cannabis ou d’un affaiblissement des facultés. Des chercheurs ont remarqué que le nombre de conducteurs présentant des niveaux de THC égaux ou supérieurs à 5 ng/ml est plus faible en Colombie-Britannique qu’en Ontario. L’équipe examinera l’importance statistique de cette donnée.
Dans les deux provinces, il arrive couramment que les tests de dépistage révèlent que les conducteurs blessés avaient consommé plusieurs psychotropes (alcool, THC, antihistaminiques, drogues à usage récréatif, opiacés, médicaments entraînant un affaiblissement des facultés).
Selon des données recueillies en Colombie-Britannique, les niveaux de THC des passagers étaient supérieurs à ceux des conducteurs, ce qui indique que la législation dissuade les gens de conduire après une consommation récente de cannabis.
Parmi les produits de connaissances, on trouve des rapports nationaux et provinciaux résumant la prévalence de divers psychotropes chez les conducteurs et un tableau de bord de données interactif (voir l’annexe pour une liste de produits de mobilisation des connaissances). La collaboration avec l’équipe de la Dre Tara Elton-Marshall se poursuit.
À l’été 2021, l’équipe a lancé un sondage national auprès des intervenants. Des responsables des politiques, des organismes d’application de la loi et des organismes de prévention des blessures ont indiqué qu’ils utiliseraient l’étude pour orienter les politiques de sécurité routière ou concevoir du matériel destiné à des campagnes de promotion de la sécurité routière et de sensibilisation. Par ailleurs, le ministère des Transports de l’Ontario, le principal utilisateur des connaissances du projet, se servira des constatations de l’étude afin d’évaluer l’efficacité des politiques relatives à la conduite sous l’effet de la drogue (p. ex. les risques liés à la sécurité routière engendrés par l’octroi d’une exemption à la politique de tolérance zéro aux consommateurs de cannabis à des fins médicales).
Comme prochaines étapes, l’équipe analysera les données de la Colombie-Britannique et de l’Ontario sur les collisions et la manière dont les médias ont couvert la légalisation du cannabis du point de vue de la sécurité routière.
Évaluation de la politique ontarienne sur le cannabis
Présentateur : David Hammond (chercheur principal)
Le principal objectif de ce projet consiste à surveiller les effets des politiques sur le cannabis en Ontario. L’étude porte sur les sujets suivants :
- Prévalence et habitudes de consommation
- Sources et prix d’achat
- Comportements à risque et usage problématique
- Résultats pertinents pour les politiques (sources illégales par rapport aux sources légales, exposition à la publicité, campagnes d’information publique, étiquetage des produits, normes relatives aux produits et prix)
Cette étude se sert de deux principales sources de données : l’étude internationale sur les politiques en matière de cannabis (pour les données canadiennes) et une analyse nationale du marché qui est réalisée deux fois par an qui porte sur 1 000 détaillants et plus de 2 000 produits et se penche sur le prix des produits, les taux de THC et le nombre de magasins. L’équipe s’est engagée à donner libre accès à ses données.
Au cours de la dernière année, elle a ajouté l’Australie et la Nouvelle-Zélande dans ses sondages, qui visaient seulement le Canada et les États-Unis, afin de disposer d’un point de comparaison avec des autorités qui n’ont pas légalisé le cannabis à des fins non médicales. L’équipe élargira la collecte de données pour inclure les territoires canadiens et le Royaume-Uni au cours de la prochaine année.
Les données du rapport de 2020 sur le cannabis en Ontario montrent que le marché des produits du cannabis évolue rapidement et qu’il se diversifie (p. ex. par l’arrivée de produits vapotables et de produits comestibles). Malgré la grande prolifération des produits du cannabis, l’inhalation de la fleur séchée a constitué la forme la plus répandue de consommation de ce psychotrope dans les 12 mois précédant la publication du rapport. Cependant, la proportion de l’usage de la fleur séchée a diminué, passant de 82 % en 2018 à 72 % en 2020. Toutes les autres formes de consommation ont connu une hausse au cours de la même période (p. ex. de 43 à 59 % pour les produits comestibles, de 24 à 33 % pour l’huile ingérée par voie orale et de 24 à 27 % pour les huiles de vapotage).
Les constatations à mi-parcours font état d’un changement radical du mode d’acquisition des produits. Le nombre de personnes qui affirment avoir obtenu du cannabis de sources informelles (p. ex. de membres de la famille ou d’amis) ou d’un vendeur sans permis a diminué, tandis que les achats effectués dans les magasins et par Internet ont augmenté.
Selon les estimations, la proportion de consommateurs qui obtiennent leurs produits d’un magasin de vente au détail détenteur d’un permis a connu une hausse : au Canada, 63 % d’entre eux ont acheté les deux tiers de leurs produits d’une source légale en 2020, par rapport à 51 % en 2019.
À travers le pays, un consommateur de cannabis sur dix indique qu’il a fait ses achats dans un magasin situé dans la réserve d’une Première Nation. L’équipe a souligné l’importance de considérer les communautés et les propriétaires d’entreprise autochtones comme des partenaires et d’examiner leurs rapports avec le commerce de détail du cannabis hors réserve.
L’équipe a fait état de différences entre les provinces en ce qui touche le nombre de répondants ayant remarqué des publicités faisant la promotion de cannabis. La situation se rapproche de la moyenne canadienne en Ontario, tandis que les gens ont remarqué davantage les messages publicitaires en Alberta, où le modèle commercial est privatisé, et beaucoup moins au Québec, où le modèle est public et les restrictions en matière de commercialisation sont plus exhaustives (p. ex. âge minimum fixé à 21 ans, interdiction de la culture à domicile, règlements interdisant certains produits).
L’un des produits de mobilisation des connaissances est un rapport spécial à l’intention du ministère du Procureur général de l’Ontario, le principal utilisateur des connaissances du projet. On trouvera dans le site International Cannabis Policy Study (en anglais seulement) des renseignements, des méthodes et des sondages supplémentaires (voir l’annexe pour une liste de produits de mobilisation des connaissances).
Processus intégré et évaluation des résultats des politiques de légalisation du cannabis à Terre-Neuve-et-Labrador pour examiner les effets sur la santé et la sécurité publiques de la réglementation en matière de ventes, de consommation et d’application
Présentatrices : Jennifer Donnan (chercheuse principale), Debbie Curtis (utilisatrice des connaissances)
Cette étude adopte une approche axée sur la mobilisation des citoyens et des intervenants. L’équipe a fait état de progrès à l’égard des sept priorités établies à la suite d’une évaluation des besoins des intervenants et des partenaires :
- la description de la situation à l’égard de la consommation de cannabis ainsi que des connaissances et des perceptions entourant ce psychotrope à Terre-Neuve-et-Labrador;
- l’examen du modèle de vente au détail hybride à quatre paliers (en anglais seulement) qui est propre à Terre-Neuve-et-Labrador (tant du point de vue du détaillant que de celui du consommateur);
- l’incidence de la légalisation du cannabis sur les jeunes de Terre-Neuve-et-Labrador;
- l’accès à l’information sur le cannabis à des fins médicales;
- l’incidence de la légalisation du cannabis sur les populations autochtones de Terre-Neuve-et-Labrador;
- la sensibilisation du public et le changement de comportement;
- les conséquences prévues et imprévues de la légalisation du cannabis sur la santé.
L’enquête qui décrit la situation à l’égard de la consommation de cannabis ainsi que les connaissances et les perceptions entourant ce psychotrope à Terre-Neuve-et-Labrador est unique du fait qu’elle met l’accent sur des initiatives et des priorités provinciales. Comme les données sur les provinces de l’Atlantique sont souvent combinées, les utilisateurs des connaissances s’intéressent aux données régionales de Terre-Neuve-et-Labrador.
L’examen du modèle de vente au détail du cannabis a été divisé en deux projets de recherche pour analyser le point de vue des détaillants et celui des consommateurs. Pour recueillir le point de vue des détaillants, on procède à une analyse du contenu médiatique qui est presque terminée et on prévoit la réalisation d’entrevues qualitatives au printemps 2022. Pour obtenir celui des consommateurs, l’équipe effectue un examen approfondi de leurs préférences, notamment au moyen d’une revue systématique, d’entrevues qualitatives et d’une expérience avec choix discrets. Deux manuscrits ont été publiés et plusieurs autres sont prévus (voir l’annexe pour une liste de produits de mobilisation des connaissances).
L’examen de l’incidence de la légalisation du cannabis sur les jeunes de Terre-Neuve-et-Labrador constitue l’un des principaux volets des travaux de l’équipe. Une évaluation des besoins a révélé que l’accès accru des jeunes au cannabis et la consommation problématique suscitaient de l’inquiétude, mais aucun jeune n’a participé à cet exercice. Grâce à des groupes de discussion formés de jeunes, l’équipe a examiné leurs connaissances et leurs perceptions sur la légalisation du cannabis. Sept publications sont prévues dans ce domaine de recherche.
L’équipe a déterminé qu’il est nécessaire d’éduquer les élèves sur le cannabis en mettant l’accent sur la réduction des méfaits. Les chercheuses collaborent avec des partenaires à l’élaboration d’une nouvelle stratégie de sensibilisation des jeunes intitulée Directed Education on Cannabis for Youth Decision Empowerment (DECYDE) [éducation dirigée sur le cannabis pour habiliter les jeunes à prendre des décisions]. Cette initiative prévoit des activités de sensibilisation à l’école et à l’extérieur de l’école, la formation des enseignants, l’élaboration de ressources pour les parents et une intervention dans les médias sociaux. Les conclusions des travaux qualitatifs du projet orienteront la stratégie.
Des données révèlent que les patients qui consomment du cannabis à des fins médicales font l’objet de stigmatisation par les fournisseurs de soins de santé et que ceux-ci se disent mal à l’aise de soutenir les choix des patients. L’équipe étudiera les facteurs favorables et défavorables au soutien des patients par les prescripteurs.
L’équipe poursuit sa collaboration avec celle du Dr David Hammond autour de projets destinés aux étudiants des cycles supérieurs et celle du Dr Scott Leatherdale autour de l’initiative DECYDE et du renouvellement du système COMPASS. Par ailleurs, les chercheuses envisagent de mobiliser des partenaires et des collaborateurs afin de comprendre l’incidence de la légalisation du cannabis sur la santé et la sécurité des populations autochtones de Terre-Neuve-et-Labrador et d’examiner leurs besoins en matière d’accès et d’éducation.
La collecte et l’analyse de données, la réalisation de l’enquête provinciale et la poursuite de l’initiative DECYDE comptent parmi les prochaines étapes pour l’équipe.
Réflexions des panélistes et discussion
Lors de la séance, un groupe de décideurs, d’utilisateurs des connaissances et de personnes pouvant témoigner de leur expérience personnelle a exprimé ses réflexions sur les mises à jour présentées par les cinq équipes. Une discussion a ensuite eu lieu. Rebecca Jesseman, du CCDUS, a animé cette portion de la séance.
Michael Nurse, membre du conseil d’administration, Association canadienne des consommateurs de drogues
Les données présentées lors de cet atelier mettent l’accent sur la réglementation du cannabis et la gestion des questions de santé. Elles sont destinées à des professionnels, à des universitaires et à des responsables des politiques. Il est important de les contrebalancer avec des données qui intéressent les consommateurs de cannabis et le public.
Kira London-Nadeau, coprésidente, Étudiants canadiens pour des politiques sensées en matière de drogues
Il faut faire preuve de prudence lorsque l’usage de cannabis par les jeunes sert de mesure générale du risque qui lui est associé. Bien des gens, y compris des jeunes, consomment du cannabis et sont susceptibles d’en tirer des bienfaits. Nous n’avons pas entendu beaucoup parler de ces bienfaits dans l’atelier d’aujourd’hui. Une vision nuancée et complète de la consommation du cannabis doit en tenir compte. Traditionnellement, les jeunes ont servi de prétexte au maintien de la prohibition. Dans les recherches, les indicateurs et les résultats relatifs aux jeunes, il est essentiel d’établir des distinctions entre les conséquences négatives pour les jeunes et la consommation en général, et les perceptions du risque.
Paul Boase, gestionnaire, Programmes multimodaux et de sécurité routière, Transports Canada
Comme les recherches sont en cours, nous avons beaucoup à apprendre. La conduite automobile constitue un enjeu prioritaire pour plusieurs projets, ce qui reflète sa pertinence. Il y a aussi beaucoup de données et de travaux d’envergure régionale, ce qui est important. Entre autres défis qu’il reste à relever, mentionnons la création de bases de données nationales pour comparer les provinces (p. ex. les règles au Québec par rapport à celles de la Colombie‑Britannique ou du Canada atlantique), et l’orientation des politiques et la sensibilisation accrue du public afin d’améliorer la sécurité routière dans un contexte où la consommation de cannabis est aussi élevée qu’elle l’est actuellement.
François Gagnon, conseiller scientifique spécialisé, Institut national de santé publique du Québec
Les organismes de santé publique sont chargés de conceptualiser et de gérer les risques associés à la consommation de cannabis, ainsi qu’à d’autres psychotropes comme le tabac et l’alcool. Bien que la consommation de cannabis offre des avantages, nous nous intéressons en général aux populations et aux risques. Il sera important de comparer la situation au Québec avec ce qui se passe dans d’autres provinces pour mieux comprendre ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.
Michelle Fry, Programme sur le tabac, le tabagisme, le vapotage et le cannabis,Santé publique et des populations, Alberta Health Services
Les choses sont très différentes d’un océan à l’autre. Les diverses politiques en place ont créé des comparaisons intéressantes, et nous avons beaucoup à apprendre des recherches sur différentes communautés et provinces. Il est encore tôt pour se faire une idée de l’influence des politiques sur les jeunes de diverses communautés et les autres groupes d’âge pour ce qui est de la conduite automobile. Nous avons pu constater l’impact de la pandémie de COVID-19. Il convient de noter que la COVID-19 a coïncidé avec une plus grande disponibilité de produits comestibles, d’extraits de cannabis et de produits du cannabis pour usage topique après leur légalisation en octobre 2019. Il sera difficile de distinguer les effets de cette nouvelle légalisation de ceux du déclenchement de la pandémie.
Discussion
Les panélistes ont été invités à s’exprimer sur le genre de renseignements qu’il importe de communiquer au public. Que devraient envisager les équipes de recherche du programme Partenariats pour l’évaluation des politiques sur le cannabis à l’approche de la dernière année de leur financement alors que la mobilisation des connaissances devient de plus en plus importante?
Il faut communiquer au public de nombreux types de renseignements. Les autorités régionales de santé publique et les ministères de la Santé font connaître les bienfaits et les risques des produits du cannabis (par exemple, par des directives sur la consommation à faible risque) et renseignent les gens sur l’accès à ces produits et leur usage.
Les consommateurs de cannabis se trouvent dans un marché en évolution qui a été conçu sans tenir compte de leurs connaissances ni de leur avis. Le processus qui consiste à mettre le cannabis à la disposition des usagers a été éliminé. Les consommateurs de cannabis ne sont plus maîtres du système. Par exemple, l’emballage des produits restreint l’achat de cannabis en fonction de la texture et de l’odeur. Les choix des consommateurs de cannabis sont assujettis aux règles des grandes entreprises, des gouvernements et des organismes de service. Il faut notamment poser les questions de recherche suivantes : le mode actuel de vente du cannabis est-il le meilleur pour les utilisateurs? Le système fonctionne-t-il? Le système répond-il aux attentes et aux besoins des consommateurs de cannabis (p. ex. un approvisionnement sécuritaire, la criminalisation de l’implication des personnes dans le commerce illégal du cannabis dans un contexte où les marchés légal et illégal coexistent)?
Pour les jeunes, les renseignements pratiques (p. ex. des directives sur la consommation à faible risque) sont utiles. Des messages faciles à comprendre sur la réduction des méfaits et les conseils qui ne visent pas à retarder ou à réduire la consommation de cannabis sont également efficaces (p. ex. sur la gestion du dosage lors de la confection de produits comestibles). Il est essentiel de répondre à la question suivante : qu’est-ce qui constitue des renseignements utiles pour les personnes qui consomment déjà du cannabis ou qui ont l’intention de le faire? Par exemple, la campagne Penser sensé.e est une initiative dirigée par des jeunes où les membres de leur groupe d’âge peuvent obtenir des renseignements et des conseils sur la consommation de cannabis. Alors que les études de grande envergure présentent un portrait général de la consommation de cannabis, les espaces communautaires donnent aux gens l’occasion d’obtenir l’information dont ils ont besoin. Ces espaces devraient disposer des résultats des recherches et des conseils de santé publique présentés lors d’activités comme l’atelier d’aujourd’hui.
Durant la pandémie de COVID-19 et la deuxième phase de la légalisation du cannabis, l’Alberta a connu une forte hausse des cas d’hyperémèse cannabinoïde (en anglais seulement). Les projets de recherche devraient examiner l’incidence de la pandémie et de la légalisation sur les jeunes et les personnes qui ont atteint l’âge légal pour la consommation de cannabis. Comment les gens font-ils face aux problèmes de santé mentale, comme l’isolement ou l’ennui? Les utilisateurs de cannabis déclarent en consommer davantage. Les répercussions sur la santé physique et mentale revêtiront une importance dans la formulation des recommandations à l’intention des autorités sanitaires, des professionnels de la santé mentale et des personnes qui travailleront durant l’ère post-COVID.
Nous savons que l’affaiblissement des facultés par le cannabis nuit à la capacité de conduire prudemment, mais nous ne connaissons pas ses liens avec le cannabis et la quantité de THC dans le sang. Lorsqu’on examine les données sur le cannabis dans le sang ou la salive dans les dossiers d’hôpitaux ou les études, l’un des problèmes est l’absence de lien direct avec l’affaiblissement des facultés contrairement à ce que l’on constate avec l’alcool. Il est essentiel de constituer une base de données intergouvernementale solide dans laquelle les blessures peuvent être attribuées dans une certaine mesure à l’affaiblissement des facultés. Nous sommes de plus en plus près de comprendre ce qui est considéré comme de la conduite avec les facultés affaiblies et de circonscrire les possibilités d’exposition à la fumée secondaire. Il est important que les politiques ne pénalisent pas les gens parce qu’ils ont été exposés à la fumée secondaire du cannabis. L’établissement de ce lien entre l’affaiblissement des facultés et le cannabis, et la présentation efficace de renseignements crédibles sont essentiels à la modification des politiques et des comportements.
Il faut changer la manière dont les politiques sur le cannabis sont élaborées. Les consommateurs de cannabis doivent participer à l’orientation de ce processus et l’accent ne doit pas être limité aux risques et à la sécurité. Le cannabis n’est pas le seul psychotrope qui est consommé, et on devrait s’intéresser de façon plus générale aux caractéristiques de l’affaiblissement des facultés dans la vie réelle. Nous devrions aussi nous pencher sur les personnes qui subissent des méfaits et celles qui ressentent des bienfaits de la consommation de cannabis. On doit mettre l’accent sur les droits de la personne en plus de se concentrer sur la santé.
Conclusion
Résumé
Lors de l’atelier annuel du programme Partenariats pour l’évaluation des politiques sur le cannabis, les cinq équipes ont fait le point sur leur projet, un groupe d’experts a fait part de ses réflexions et une discussion ouverte s’est tenue avec des chercheurs, des responsables des politiques, des décideurs, des utilisateurs des connaissances et des personnes pouvant témoigner de leur expérience personnelle.
Voici quelques-uns des grands thèmes qui sont ressortis de l’atelier :
- La véritable participation des personnes pouvant témoigner de leur expérience personnelle est essentielle dans la recherche ainsi que dans l’élaboration et la mise en œuvre de services et d’interventions axés sur les méfaits liés à la consommation de cannabis. Ces personnes doivent également prendre part au processus de mobilisation des connaissances et à la création de produits et d’activités.
- De même, les jeunes ont un rôle essentiel à jouer dans les discussions sur le cannabis. Les chercheurs sont invités à reconnaître la complexité et la diversité des populations de jeunes et à comprendre la culture et le contexte de la consommation de cannabis par les membres de ce groupe d’âge. L’inclusion des jeunes dans la conception de la recherche, la mobilisation des connaissances et la communication de l’information pourrait aider à accroître l’impact et la pertinence des conclusions des recherches pour cette population.
- Il y a d’énormes différences entre les politiques sur le cannabis d’une administration à l’autre. Leur comparaison pourrait fournir de précieux renseignements sur l’efficacité de diverses approches. À cette fin, il faudra mettre en commun des données provenant de partout au Canada et les rendre accessibles.
- Il est difficile de mesurer avec exactitude l’affaiblissement des facultés attribuable au cannabis. Actuellement, aucun lien direct ne montre qu’il met la collectivité en péril. Les chercheurs sont très près de pouvoir mesurer l’affaiblissement des facultés attribuable au cannabis et déterminer quels en sont les risques pour la société.
- La pandémie de COVID-19 a eu une incidence sur les projets de recherche et la consommation de cannabis au Canada. Les chercheurs ont fait état d’importants retards dans le recrutement, la collecte de données et la réalisation d’entrevues auprès de répondants, ainsi que de difficultés associées au passage au virtuel. Les consommateurs de cannabis, quant à eux, ont affirmé avoir augmenté leur usage durant la pandémie, mais des recherches plus poussées sont nécessaires pour bien comprendre l’impact de la COVID-19 sur la consommation de cannabis au Canada.
- Il faut diffuser des messages sur la consommation de cannabis qui font autorité et qui sont crédibles et cohérents à l’intention de toute la population du pays. On doit notamment faire connaître les bienfaits et les risques de la consommation et produire du matériel de sensibilisation sur l’accès aux produits du cannabis et leur utilisation. Les stratégies de diffusion communautaires sont peut-être plus efficaces que les approches descendantes fédérales pour voir à ce que les connaissances atteignent les personnes qui en ont besoin.
Renseignements
Le cahier d’information de l’atelier est mis à la disposition du public sur demande. Les demandes peuvent être dirigées au Centre de contact des IRSC à support-soutien@cihr-irsc.gc.ca.
Les résumés des projets présentés à l’atelier de renforcement tenu en juin 2020 sont affichés sur le Rapport sommaire de l’atelier de renforcement. De plus amples renseignements sur les projets de recherche sont accessibles dans la base de données sur les décisions de financement.
Pour en savoir plus au sujet de la recherche financée par les IRSC sur la consommation de psychotropes : Recherche sur les toxicomanies.
Liste des présentateurs
Coprésidents de la rencontre
Rita Notarandrea
Première dirigeante, Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances
Samuel Weiss
Directeur scientifique, Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies des IRSC
Modératrices
Nina Cluny
Directrice adjointe, Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies des IRSC
Rebecca Jesseman
Directrice des politiques, Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances
Panélistes
Paul Boase
Programmes multimodaux et de sécurité routière, Transports Canada
Michelle Fry
Programme sur le tabac, le tabagisme, le vapotage et le cannabis, Alberta Health Services
François Gagnon
Conseiller scientifique spécialisé, Institut national de santé publique du Québec
Kira London-Nadeau
Co-Présidente, Étudiants canadiens pour des politiques sensées en matière de drogues
Michael Nurse
Membre du conseil, Association canadienne des personnes qui utilisent des drogues
Présentateurs des équipes de recherche
Jeffrey Brubacher
Professeur agrégé, Département de médecine d’urgence, Faculté de médecine, Université de la Colombie-Britannique
Patrick Byne
Chef d'équie, Ministère des Transports de l’Ontario
Debbie Curtis
Consultante provinciale en santé mentale et toxicomanie, Gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador
Jennifer Donnan
Professeure adjointe, École de pharmacie,
Université Memorial de Terre-Neuve
Tara Elton-Marshall
Chercheuse indépendante, Institut de recherche sur les politiques de santé mentale, Centre de toxicomanie et de santé mentale
David Hammond
Professeur, École de santé publique
Faculté des sciences de la santé, Université de Waterloo
Scott Leatherdale
Professeur, École de santé publique, Faculté des sciences de la santé, Université de Waterloo
Lin Ying Lin
Conseillère, Politiques et programmes, Ministère de la santé et des soins de longue durée de l’Ontario
Shawn O'Connor
Associé de recherche principal, Unité de recherche sur le tabac de l’Ontario
Robert Schwartz
Professeur, Institut des politiques, de la gestion et de l’évaluation de la santé, École de santé publique Dalla Lana, Université de Toronto
Yue Yuan
Coordonnatrice de recherche, Département de médecine d’urgence, Faculté de médecine, Université de la Colombie-Britannique
Annexe : Produits de mobilisation des connaissances sélectionnés
Notez bien : Les liens suivants mènent à des sites Internet d'organismes qui ne sont pas assujettis à la Loi sur les langues officielles, donc l'information qui s'y trouve est mise à la disposition du public dans la langue d'origine.
Évaluation de l’impact des politiques locales, provinciales et nationales relatives au cannabis sur les jeunes dans le système COMPASS
Impact d’une politique provinciale relative au cannabis sur la conduite avec facultés affaiblies
Titre | Type/description du produit de connaissances |
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Cannabis legalization and detection of tetrahydrocannabinol in injured drivers | Article |
‘Arbitrary’ cutoffs of THC levels make it difficult to measure impaired driving | Entretien avec NBC News |
Dramatic increase in driving high after cannabis legalization | Entretien avec Medscape Medical News |
After cannabis legalization, more THC detected in injured drivers | Entretien avec Medpage Today |
Road Safety & Public Health Research | Site Web |
Road Safety & Public Health Research | Compte Twitter |
National Drug Driving Study Infographic (en anglais seulement) [ PDF (923 Ko) - lien externe ] | Infographie |
Drug Driving Study National Report (en anglais seulement) [ PDF (2,48 Mo) - lien externe ] | Rapport |
Évaluation de la politique ontarienne sur le cannabis
Titre | Type/description du produit de connaissances |
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Étude internationale sur les politiques en matière de cannabi | Site Web |
Processus intégré et évaluation des résultats des politiques de légalisation du cannabis à Terre-Neuve-et-Labrador pour examiner les effets sur la santé et la sécurité publiques de la réglementation en matière de ventes, de consommation et d’application
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